Il y a quelques années, l’ancien producteur de cinéma, Pierre Rabetsitonta, a décidé de quitter sa vie à Hollywood et de retourner à Madagascar, sa terre natale. Depuis lors, il s’est consacré à la mise en œuvre de projets qui visent à sauver l’île du déclin économique et à redonner aux habitants leur héritage culturel.
Madagascar est un pays qui a beaucoup à offrir, des terres agricoles fertiles et des atouts touristiques énormes. Cependant, ce pays affiche le triste record de la plus forte baisse de revenu par habitant depuis son indépendance en 1960 : une chute de 45 % en 2020. Malgré cela, il y a quelques lueurs d’espoir. Les ONG ont débarqué en masse avec de nombreux projets humanitaires pour alléger la souffrance des populations. Et parmi eux, l’association « Ecoles du Monde Madagascar » se démarque par son originalité.
Charles Gassot, un ancien producteur de films à succès, a pris conscience de l’urgence humanitaire lors d’un tournage il y a 26 ans. Depuis, il a construit 14 écoles primaires qui ont permis à 40 000 enfants d’aller à l’école. Maintenant, il passe à la vitesse supérieure avec la construction d’un « campus de brousse » à Besely, un village à 40 kilomètres de la ville Majunga, dans l’ouest du pays. L’association y a bâti une école primaire ainsi qu’un collège. Jusqu’à la 3ème, après avoir constaté que les élèves des écoles qu’il avait construites n’étaient plus scolarisés ensuite. Il vient de poser la première pierre d’un lycée technique agricole, conçu par le célèbre architecte Jean-Michel Vilmotte, lors des « Rencontres internationales de Besely » les 5 et 6 mai.
Charles Gassot a réuni du beau monde lors de ces rencontres, dont l’ex-ministre de l’Egalité réelle et de l’Outre-Mer de François Hollande, Erika Bareigts, maire de Saint-Denis de la Réunion, des représentants des régions de la Réunion et de Bourgogne Franche Comté, le directeur de l’agence Française de Développement à Madagascar, des opérateurs télécoms de l’océan indien (Telma, Trimeta), des ONG, ses sponsors (Fondation EDF et ADP) ainsi que les autorités locales, le gouverneur de la région. L’objectif étant de détailler son projet éducatif hors normes et l’ambition de le dupliquer.
Charles Gassot applique des principes novateurs. D’abord, le beau. Même dans une région marquée par l’extrême pauvret. Il tient à créer des équipements de qualité, des salles de classe au matériel informatique. Il a également créé une cantine de qualité. Ils assurant aux enfants un petit-déjeuner et un déjeuner, une incitation forte à la scolarisation. Enfin, grâce à la fibre, son école est connectée au reste du monde.
Vous vous souvenez de Charles Gassot, cet incroyable humanitaire qui avait créé une école en pleine brousse à Madagascar ? Et bien, grâce à ses partenaires dans les télécoms. La fibre a été installée et permet maintenant l’accès à Internet haut débit pour les élèves et les enseignants ! Tout ça a permis de multiplier les formations à distance. Et même d’avoir des cours d’astronomie grâce à un partenariat avec la société astronomique de France ! Charles Gassot est un vrai héros pour avoir réussi à mobiliser autant de partenaires éducatifs et pour avoir connecté l’école au reste du monde.
Le meilleur dans tout ça, c’est que les résultats sont fantastiques ! Lors de son forum, Charles Gassot avait réuni certains anciens élèves devenus enseignants ainsi que Mamoujy, l’un des tout premiers élèves. Mamoujy a un parcours de vie incroyable : à 5 ans. Il était gardien de zébus et vivait avec sa grand-mère qui se battait pour qu’il aille à l’école. Et aujourd’hui, il a un poste à responsabilités à l’hôpital de Morondava, grande ville du sud-est !
Enfin, je vous laisse découvrir la dernière innovation de Charles Gassot : le projet d' »Ecoles du Monde » qui promeut l’autonomie. Le futur lycée agricole doit devenir une véritable exploitation agricole et produire des lentilles. De l’arachide ou du sorgho sur les 1000 hectares attribués par le gouverneur de la région. Ces plantations, développées avec l’ONG allemande GIZ, spécialisée en agronomie. Ils visent à donner, à terme, une autonomie financière au campus grâce aux produits de la vente de ces denrées agricoles. C’est un projet incroyable, mais Charles Gassot a besoin de soutien financier extérieur pour la construction de son lycée agricole évalué à 1,5 million d’euros.
Mais le plus beau dans tout ça, c’est que ce projet novateur est en passe de réussir. Car il ne gêne personne à Madagascar. Charles Gassot n’a bousculé aucun intérêt établi en brousse. C’est vraiment une belle réussite pour lui et pour tous les bénéficiaires de son projet. Même le campus de Besely a déjà des résultats impressionnants en termes d’impact sur la population ! On est tous conscients des points faibles du pays. Mais Charles Gassot est un vrai leader pour montrer la voie à suivre. Son projet innovant peut vraiment changer la vie des plus déshérités.
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