Dans le cadre de l’interview de trois heures du président Andry Rajoelina, des questions sur son bilan de mandat, ses réponses aux critiques, l’énergie et la prochaine élection présidentielle ont été abordées.
Déterminé. Andry Rajoelina, président de la République, visiblement décidé à passer à l’offensive face à ses détracteurs lors de son interview sur le plateau, hier. Avec la musique religieuse du générique de fond, il s’est dirigé vers les trois interviewers dans une des salles d’apparat du Palais d’État d’Iavoloha. On a abordé les principaux sujets brûlants et polémiques du moment. Le délestage, l’état des routes, l’inflation, la gouvernance, les préparatifs des Jeux des îles de l’océan Indien, et même le débat sur la reconstruction du Rova d’Antananarivo, rebaptisé Rovan’i Madagasikara et les îles éparses, ont été abordés pendant les trois heures d’interview. Rajoelina a clairement annoncé que le délestage devait prendre fin d’ici trois semaines.
Le buzz et les actualités récentes autour de la double nationalité et de l’élection présidentielle très attendus. « Sur les conseils de mon avocat, j’ai choisi d’acquérir la nationalité française pour faciliter les études à l’étranger de mes enfants », a déclaré le Président, ajoutant qu’il n’oubliera jamais ses racines et qu’il prendra toujours soin de ses enfants. Selon ses dires, il a « exercé un droit », affirmant qu’il avait un ancêtre français, son grand-père, qui était de nationalité française. Lorsqu’on lui a demandé pourquoi il n’en avait pas parlé avant que le sujet ne devienne polémique, il a répondu : « Est-ce qu’on me l’a demandé ? Et je tiens à souligner que je n’étais pas encore Président de la République à l’époque ».
Les débats se sont ensuite tournés vers la législation applicable à l’acquisition de nationalité.
Un des journalistes a soulevé le point de l’article 42 de l’ordonnance portant code de nationalité. Le responsable à Iavoloha a répliqué en citant l’article 45 du même texte. Selon l’article 42, « un Malgache majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère perd sa nationalité malgache ». Mais l’article 45 ajoute que « même un mineur qui possède une nationalité étrangère et qui est autorisé par le gouvernement malgache à y renoncer, perd sa nationalité malgache. Cette autorisation accordée par décret (…) ».
Les dispositions du code de nationalité suscitent des débats parmi les juristes. Andry Rajoelina a alors lancé, visiblement lassé par le sujet : « Personne ne peut m’enlever le sang malgache qui coule en moi, ni mon amour pour notre patrie ». Il a aussi cité Barack Obama et d’autres dirigeants français qui ont une double nationalité pour dire : « C’est aux électeurs de choisir le président qu’ils souhaitent et non pas aux opposants ». Cette phrase faisait probablement référence aux intentions cachées de ses adversaires politiques, qui tenteraient d’invalider une éventuelle candidature d’Andry Rajoelina à un second mandat.
Quand on l’a interrogé sur cette course à la magistrature suprême, le locataire d’Iavoloha a refusé de répondre, se contentant de dire : « Je ferai connaître ma décision à la population en premier ». Le président de la République a affirmé qu’il n’y avait plus de débat sur le calendrier des votes et qu’il n’y aurait pas de rupture dans le financement de l’organisation du scrutin.
Problème de la Jirama
Auparavant, j’avais mentionné que nous pouvons allouer 1.400 milliards d’ariary à la Jirama. Donc nous devrions pas être en mesure d’utiliser 65 ou 80 milliards d’ariary pour l’élection, a-t-il précisé, en rappelant que le « Basket Fund » pour le soutien international est déjà ouvert. Lors de l’interview d’hier, la première question a permis à Andry Rajoelina de développer et de défendre un résumé du bilan de son mandat. Il a mis en avant les cinq mille salles de classe pour deux cent mille élèves, ainsi que les dix millions d’ouvrages scolaires fournis aux écoliers des écoles publiques, et les plus de sept cent vingt mille bénéficiaires des cantines scolaires.
Andry Rajoelina a fait valoir la construction de vingt-huit hôpitaux pendant son mandat. « Demandez à mes prédécesseurs combien d’hôpitaux ont-ils construit ? Nous bâtissons des infrastructures accessibles et adaptées aux besoins des gens. Ça ne compte pas pour ceux qui n’ont rien fait, mais les bénéficiaires y trouvent leur compte », soutient-il. Après un débat sur les chiffres démontrant le bilan socio-économique de l’administration Rajoelina rapportés par les institutions internationales, le Président a défendu avec véhémence son bilan. « Nous travaillons dur pour le peuple et le pays. Et les résultats sont là, bien que je reconnaisse que ça ne suffit pas encore, vu qu’il y a encore des Malgaches qui ont besoin et qui souffrent. C’est pour améliorer cela que je me tiens encore debout », a assuré Andry Rajoelina.
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