Après avoir assisté au G7 à Hiroshima, le président français Emmanuel Macron a fait une halte express à Oulan-Bator. Cette visite avait pour but de renforcer les liens avec un pays qui, coincé entre la Chine et la Russie, cherche à sortir de l’orbite de ses voisins.
Le président de la Mongolie, Ukhnaagiin Khürelsükh, a reçu Emmanuel Macron dans une yourte installée au Palais du peuple, siège du gouvernement et du Parlement. Cette visite a été très courte, mais elle a été inédite, car c’est la première fois qu’un président français vient dans cet État enclavé entre la Russie et la Chine.
Cette visite était « géostratégique », selon l’entourage d’Emmanuel Macron, car la recomposition des rapports de force internationaux, qui est en cours dans le contexte de la guerre en Ukraine, peut ouvrir des brèches diplomatiques qu’il s’agit d’explorer dans ce pays de 3,5 millions d’habitants, largement désertique.
Le gouvernement mongol, quant à lui, espère accentuer sa « politique du troisième voisin », qui vise à sortir de l’ombre des deux pays qui le bordent, en se rapprochant de l’Europe en premier lieu, voire des États-Unis, même si ces partenaires paraissent loin, vu des steppes qui entourent la capitale.
Le pays a été très affecté par la pandémie de Covid-19, qui a perturbé ses échanges avec la Chine, qui représentent plus de 80 % de son commerce. Cela a été un vrai choc pour la population. La Mongolie, qui dépend beaucoup du charbon, souhaite également diversifier son approvisionnement énergétique, alors que la Russie lui fournit plus de la moitié de son électricité.
Un voyage prometteur pour l’avenir !
Cette visite est un enjeu très important, quinze mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Il s’agit avant tout de « desserrer la contrainte qui s’exerce sur les voisins de la Russie et de leur ouvrir le choix de leurs options ».
Cette visite s’inscrit dans la droite ligne de l’affermissement des relations entre Paris et de nombreux autres voisins de la Russie en Asie centrale, comme le montre le récent déplacement à Paris des présidents ouzbek et kazakh, ou dans le Caucase, où la France et les Européens tentent de jouer les médiateurs entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Cette visite était également l’occasion d’offrir une autre voie, à l’heure où la Chine conteste l’autorité déclinante de la Russie dans cette partie du monde, comme cela a été montré cette semaine lors du sommet de Xian organisé par Pékin avec les États d’Asie centrale issus de l’ex-empire soviétique.
Plus concrètement, cette visite doit permettre de vivifier la coopération dans différents domaines, à commencer par l’environnement et l’énergie. La Mongolie fait partie de la « stratégie de diversification des approvisionnements européens afin de garantir notre souveraineté énergétique », souligne l’Élysée.
En conclusion, cette visite est un pas important pour l’avenir de la Mongolie, qui cherche à sortir de l’orbite de ses voisins pour se rapprocher de l’Europe et des États-Unis.
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