Opération "Wuambushu" à Mayotte : l'hôpital de Mamoudzou sous tension

Les citoyens comoriens sont en colère contre leurs dirigeants qui refusent d’accueillir ceux qui ont été expulsés de La Réunion dans le cadre de l’opération « Wuambushu ». Ils veulent faire entendre leur point de vue et dénoncer cette décision.

Le vendredi 12 mai, le directeur de l’hôpital de Mamoudzou a annoncé l’activation du «plan blanc». Cette mesure a entraîné la fermeture du Centre Médical Référentiel de Dzoumogné, suite aux actes de vandalisme et aux agressions qui y ont été perpétrés. Dans les derniers jours, les entrées à l’hôpital et d’autres établissements médicaux à Mayotte ont été bloquées par des membres de groupes qui ont exprimé leur colère face au refus des autorités comoriennes d’accueillir les personnes déportées lors de l’opération «Wuambushu», selon l’AFP. La semaine dernière, les autorités ont mis un stop à l’accès des patients à l’hôpital de Mamoudzou et le centre de consultations et de soins Jacaranda a été fermé et bloqué jusqu’à nouvel ordre. Des barrages ont aussi été mis en place autour des dispensaires de Dzoumogné, Kahani et Pamandzi, Petite-Terre.

« Ces hôpitaux ne nous appartiennent plus »

Aujourd’hui, les choses ont dégénéré entre les forces de l’ordre et des jeunes délinquants à l’extérieur du collège de Dzoumogné. Une dizaine d’entre eux ont profité de l’arrivée d’une ambulance pour pénétrer dans le CMR. Ils ont menacés les membres du collectif et le personnel soignant qui s’y trouvaient. Jean-Mathieu Defour, directeur général du centre hospitalier de Mayotte, a annoncé qu’une personne du collectif avait été blessée.

Safina Soula a fait part de sa préoccupation au sujet de l’accès aux soins de santé à Mayotte. Selon elle, les hôpitaux et les dispensaires sont surchargés et les Mahorais sont contraints de se rendre à La Réunion pour recevoir des soins. C’est pourquoi le collectif s’est engagé à bloquer les consultations dans les centres de santé. Cela jusqu’à ce que le bateau qui relie Mayotte et les Comores reprenne son service. Des groupes locaux ont déjà commencé à bloquer le départ du ferry vers Anjouan dès mercredi. « Seuls des médicaments et de la nourriture peuvent être transportés, aucun migrant ne devrait partir sans être accompagné ».

L’hôpital a repoussé tous les rendez-vous à la semaine prochaine et a demandé aux soignants de ne pas avoir de contact avec le collectif ni avec la presse. C’est ce qui est mentionné dans une note d’information qu’AFP a obtenue.

Plus de 1 800 policiers et gendarmes mobilisés

Début mai, les autorités françaises se sont dépêchées d’expulser les immigrants illégaux des bidonvilles de Mayotte, avec l’opération « Wuambushu ». Plus de 1800 policiers et gendarmes sont alors mobilisés pour cette mission.

Les Comoriens sans papiers à Mayotte seront acheminer vers Anjouan, à seulement 70 kilomètres de là. Les autorités des Comores ont déclaré le 27 avril que les bateaux en provenance de Mayotte ont leur feu vert . Pour pouvoir embarquer sur un bateau en partance de Mayotte, il faut avoir une carte d’identité nationale. La compagnie maritime faisant le trajet entre les deux îles a donc annoncé la « suspension des rotations jusqu’à nouvel avis » le même jour.

Lire aussi :

Un comité de vigilance à Anjouan pour stopper l’opération Wuambushu

Voir aussi :

Opération « Wuambushu » à Mayotte : plan blanc déclenché à l’hôpital de Mamoudzou, dont les accès sont bloqués

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Share.