Depuis 71 av. J.-C., l’ancien gladiateur Spartacus a mené une révolte des esclaves et des gladiateurs qui a ravagé le sud de l’Italie et a mis à l’épreuve les légions romaines. Spartacus avait notamment abandonné l’armée romaine, livré comme serviteur à une institution de gladiateurs de Capoue. En effet, Il a réussi à s’échapper avec d’autres gladiateurs et s’est installé avec ses partisans sur le mont Vésuve. Il a entraîné ses partiaux dans la Troisième conflit Servile, ou conflit des Gladiateurs. Et il a vaincu deux armées romaines, détruisant la partie australe de l’Italie. Après deux ans de combat, l’armée rebelle de Spartacus a été vaincue et tous ses partiaux ont été tués.
L’esclavage dans l’Antiquité romaine
La pratique de l ‘esclavage était très différente à Rome comparée à celle de la Grèce antique. Les Romains avaient un plus grand contrôle sur leurs esclaves, ainsi qu‘un droit légal à la vie et à la mort. L’esclavage était plus nécessaire pour le domaine de l’économie et social de Rome durant l’Empire, et les familles riches avaient besoin d’un grand nombre d’esclaves pour gérer leurs domaines.
L’Etat romain ayant une politique expansionniste qui exigeait beaucoup de travailleurs, des centaines de milliers d’esclaves étrangers furent amenés à Rome à partir de la guerre. D’autres sources d’esclaves étaient les criminels condamnés et ceux qui se vendaient, eux-mêmes ou des membres de leur famille pour payer leurs dettes. Les révoltes d’esclaves, comme celle de Spartacus en 71 av. J.-C., qui a été la plus grande, se sont soldées par des massacres et la crucifixion des survivants.
Les duels de gladiateurs
Le Colisée de Rome était célèbre à travers l’Empire romain pour ses combats de gladiateurs (numera). Ces combats, qui remontent à 264 av. J.-C., s’arrêtèrent en 500 apr. J.-C. Les gladiateurs, qui pouvaient être des esclaves, des chrétiens persécutés, des criminels ou des hommes libres, s’affrontaient jusqu’à la mort. Les survivants de plusieurs combats étaient notamment très appréciés et pouvaient être libérés de leur obligation de combattre. Les Romains étaient fascinés par ces spectacles ensanglantés : l’empereur Trajan aurait organisé des jeux avec 10 000 gladiateurs (soit 5 000 combats) !
Les gladiateurs sont formés dans des écoles de gladiateurs, où ils sont soumis à un entraînement strict. Il y a plusieurs types de combattants, tels que le rétiaire, équipé d’un filet et d’un trident, le Thrace, avec un sabre, un casque et un bouclier rond, et le Samnite, armé d’une épée, d’une cuirasse, d’un casque à visière et d’un bouclier long.
Selon la tradition, lorsqu’un gladiateur a vaincu un adversaire, il se tourne vers les spectateurs pour connaître leur décision. Le pouce levé signifie qu’ils souhaitent qu’il épargne la vie du vaincu, tandis que le pouce tourné vers le bas indique qu’ils veulent qu’il meure. Un gladiateur victorieux est récompensé alors par les acclamations de la foule. S’il parvient à survivre à plusieurs batailles, il peut être libéré. La vie d’un gladiateur est difficile, comme en témoigne l’histoire de Spartacus, l’un des plus célèbres gladiateurs de l’Antiquité.
Spartacus : son histoire
Spartacus était un ancien berger qui fut enrôlé dans les troupes auxiliaires romaines avant d’être capturé et réduit en esclavage. Il fut ensuite vendu comme gladiateur à un entraîneur de Capoue, Lentulus Batiatus. En 73 av. J.-C., Spartacus s’évada avec soixante-dix compagnons et incita les esclaves à se rebeller. Des milliers de captifs se rallièrent à la révolte, dont des ouvriers agricoles dont les conditions de travail étaient précaires. La révolte se propagea rapidement et Spartacus devint une figure légendaire en menant les esclaves à la victoire.
Rome avait donc envoyé d’urgence un groupe de 3000 hommes pour faire face aux insurgés qui se retrouvèrent en infériorité numérique, et furent vaincus. La région du Sud de l’Italie s’embrasa et fut victime de pillages systématiques. En 72, deux consuls subirent ainsi une terrible défaite, et l’armée romaine fut humiliée : quatre cents de ses soldats furent contraints de participer à un combat de gladiateurs orchestré par un Spartacus qui avait le sens de l’humour. La situation devint tragique à mesure que les défaites s’accumulaient.
Cessation de l’affrontement des gladiateurs
Spartacus avait vaincu les armées romaines qui s’étaient dressées contre lui, mais il savait qu’il ne pourrait pas rester en Italie éternellement. Ainsi, il entreprit de conduire plus de 70000 anciens esclaves vers les Alpes, traversant la Gaule Cisalpine. Cependant, ses hommes ne voulurent pas aller plus loin et préférèrent continuer à piller l’Italie. Il abandonna alors l’idée de s’emparer de la ville de Rome et retourna en Italie méridionale.
A Rome, la situation était si critique que Crassus se vit attribuer le pouvoir proconsulaire avec dix légions pour lutter contre les insurgés. Les tentatives de Spartacus pour passer en Sicile et pour traverser l’Adriatique depuis Brindes furent vaines, et il fut finalement vaincu et tué par Crassus près du Silare. Pompée, qui chassa les dernières bandes d’esclaves révoltés en Italie, prit tout le mérite de cette victoire. La révolte fut matée et de nombreux insurgés furent crucifiés le long de la via Appia reliant Capoue à Rome.
Voir aussi :
La légende de Spartacus a inspiré Stanley Kubrick pour sa célèbre production cinématographique mettant en vedette Kirk Douglas (Spartacus, 1960). Plus récemment, Steven S. DeKnight a également produit une série télévisée américaine qui s’est librement inspirée du mythe de Spartacus, des affrontements de Gladiateurs et de la révolte des esclaves.
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