On voit souvent le même scénario se jouer au tribunal de Champ Fleuri : un conjoint violent et récidiviste qui tente de se faire passer pour la victime. Cette fois-ci ne fut pas différente, et le tribunal correctionnel n’a pas manqué de sanctionner sévèrement son mauvais comportement et sa bêtise.
Jean-Gaël Totaconan, né à Saint-Denis de la Réunion en 1987, a 11 mentions à son casier judiciaire. En 2020, ce trentenaire a été condamné à 4 ans de prison, dont 1 an avec sursis probatoire pour avoir commis des violences conjugales aggravées sur sa compagne. À sa sortie de détention prévue en décembre 2022, bien qu’il ait interdiction de contacter sa partenaire, Jean-Gaël Totaconan a choisi de retourner auprès d’elle.
Ce jour-là, les choses ont dérapé. On avait bu. Je ne me souviens plus vraiment pourquoi, mais je ne l’ai pas frappée, peut-être une petite gifle, rien de plus…, affirme le mis en cause, comme si c’était anodin. Pourtant, le certificat médical de la victime démontre « recouverte de bleus » lorsqu’elle a consulté. « Elle s’est sentie en sécurité pendant la période où il était en prison », lance l’avocate de la partie civile.
Jean-Gaël Totaconan rejette tout ce qui lui est reproché et persiste à dire que c’est elle qui s’est elle-même fait ça. « Je ne tape jamais le corps, mais le visage » a-t-il précisé au président de l’audience. Malgré le témoignage du fils de la victime qui a vu la scène, Jean-Gaël Totaconan n’en démord pas. Un silence de mort s’est abattu sur le prétoire.
Au cours de l’interrogatoire du procureur, l’accusé a secoué la tête dans tous les sens et a souri à chaque phrase du magistrat, comme s’il était complètement étranger à la situation et qu’il était, en fin de compte, la victime.
Simple affaire
Antoine Tur a vivement critiqué cette « simple affaire », et a réclamé une peine de 4 années, un maintien en détention, et la révocation du sursis probatoire prononcé l’année précédente. Il n’y avait aucune justification pour qu’elle se présente devant le tribunal.
Le tribunal a sévèrement puni Jean-Gaël Totaconan, en le condamnant à 3 ans derrière les barreaux et en lui imposant une interdiction de contact ainsi qu’une année de sursis révoquée.
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