En mars dernier, à Saint-Benoit, une rencontre de foot prévue pour le ramadan s’est transformée en scène de chaos total. Des coups volaient de tous côtés et c’était le bordel. ( Quand le sport devient dangereux )
Le 31 octobre dernier, au stade Beaulieu de Saint-Benoît, un match qui opposait une équipe locale à une de Saint-André, organisé dans le cadre d’un tournoi du ramadan, a failli tourner à la bagarre. Tout s’est arrangé à temps, on a pu retrouver le calme. Tout se passait bien jusqu’à ce moment où la team qui était menée 2-1 a réussi à égaliser à 2-2. D’abord, une bagarre générale éclate sur le terrain. Puis, Yassin S., âgé de 21 ans, fait irruption sur le terrain armé d’une machette.
Un tableau totalement irréel se déroule sous nos yeux : il s’avance sur le terrain alors qu’une véritable bagarre générale fait rage et brandit sa machette menaçante. Les joueurs, terrorisés, s’enfuient et l’un des capitaines tente de le retenir. Il reçoit un coup de machette dans les côtes juste avant de pouvoir maîtriser son agresseur et lui prendre son arme. Il s’est retrouvé avec une fracture suspectée des côtes et a du prendre six jours de repos.
Plus tard dans la soirée, une autre scène qui impliquait une arme à feu était mentionnée. Mais malheureusement, les gendarmes n’ont pas trouvé celle-ci, donc conséquemment. Par conséquent il n’y a pas eu de poursuite. Le 16 avril dernier, l’agresseur à la machette, identifié grâce aux nombreux témoins, a été appréhendé et placé en garde à vue. Après plusieurs interrogatoires, il a fini par avouer ses actes.
Au tribunal, il minimisait les faits et ne comprenait pas pourquoi il y avait une plainte. « Y avait un arrangement, on s’est serré la main. Il a déclaré : « C’était pas censé être une plainte ». ( Quand le sport devient dangereux )
Comment un stage a fait la différence pour un détenu
Ce type n’est pas nouveau pour la justice, il a déjà plusieurs mentions sur son casier, dont 4 pour des actes de violence. Malgré tout, ce jeune adulte, sous le coup d’un sursis probatoire, ne se qualifie pas vraiment comme quelqu’un de violent : « Je ne veux pas gâcher mon avenir et finir en prison ». « Je ne suis pas violent », a-t-il dit devant le tribunal. Il a même fait un stage pour éviter de recommencer, mais ça n’a pas l’air de l’avoir aidé, vu la réaction du président : « Ça n’a pas l’air très efficace pour vous ».
On est en plein dans un autre monde. Quoi ? Faut être où pour tenter de régler un truc avec une machette ? Le procureur de la République, y’a pas à dire, il est pas content, et même démoralisé. Imaginez la force qu’il met en œuvre lors d’un tournoi du Ramadan, alors que c’est sensé être une activité amicale. Heureusement qu’il regrette, parce que sinon, à l’écouter, c’est lui la victime et les autres des menteurs – c’est vraiment consternant. En plus, il était encore sous bracelet 10 jours avant de commettre ça. Le procureur a fait un lien entre les événements à Mayotte et a conclu sa requête en demandant 3 ans de prison et le maintien en détention, en promettant qu’il n’y aura « pas de clémence ».
À la nouvelle des réquisitions, les lamentations et les larmes d’une jeune femme ont résonné dans la salle. Le prévenu, assis, a dû réaliser l’ampleur de ses actes, puisqu’il s’est penché en avant, la tête entre ses mains.
Même s’il est décevant, ça n’a rien à voir avec ce qui se passe à Mayotte, a déclaré la défense. « Tout ne s’est pas arrêté en raison de monsieur. Il soit poursuivi pour violences pour la 4ème fois. Mais c’est pas la fin du monde non plus. Faut voir quel montant on lui attribue ce soir, parce que 3 ans, ça me dépasse. On sent bien qu’il y a un décalage entre ce qu’il dit et ce qu’on comprend. On sait qu’il va se retrouver en prison ce soir, mais on peut être juste sans être pour autant indulgent », a plaidé la robe noire.
Le tribunal a donné son verdict à Yassin S., l’envoyant en prison pour 2 ans avec la révocation d’un sursis de 2 mois qui était encore en cours. Il est toujours en détention. ( Quand le sport devient dangereux )
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