L’Intelligence artificielle est sur le point de modifier complètement la façon dont on travaille. Qu’est-ce que ça implique ? On va voir ça de plus près.
Il y a quelques mois, ChatGTP a montré que les machines peuvent désormais rédiger des articles journalistiques, résoudre des équations mathématiques, résumer des réunions de travail, remplir les notes des élèves par trimestre dans un tableau Excel ou même pondre une dissertation en quelques minutes. Des tâches qui étaient auparavant réalisées par des êtres humains formés pour cela. Cependant, cela ne doit pas nous inquiéter.
« Globalement, l’IA va chambouler tous les domaines que nous connaissons aujourd’hui », affirme Philippe Jean-Pierre. Les prochaines campagnes électorales, par exemple, vont être sous la pression de l’IA. Mais cela ne signifie pas la fin de la démocratie. Au contraire, l’IA peut nous aider à mieux réfléchir et à mieux comprendre notre propre opinion. L’IA pourrait même nous aider à découvrir de nouveaux styles de musique qui correspondent à nos humeurs. Dans le domaine du tourisme, l’IA va nous offrir des voyages personnalisés en fonction de nos préférences.
En ce qui concerne la culture, l’IA va-t-elle copier la réalité ou créer des œuvres uniques ? Nous ne le savons pas encore, mais ce que nous savons, c’est que nous serons de plus en plus spectateur. Nous le voyons déjà dans l’esport, où l’IA crée des championnats entièrement joués par des IA.
L’intelligence artificielle, une nouvelle révolution pour l’éducation en France ?
En France, l’intelligence artificielle est de plus en plus présente dans les collèges et lycées. Les enseignants sont formés aux intelligences artificielles, non pas pour les remplacer, mais pour les aider à enrichir leurs cours et développer l’esprit critique des élèves. « ChatGPT se développe à grande vitesse dans le public et nous devons outiller les enseignants, sans approche binaire.
L’arrivée des IA oblige à développer des compétences du XXIe siècle :
la créativité, la collaboration et l’esprit critique », explique la directrice générale du Réseau Canopé. Les IA productrices d’images peuvent être utilisées pour générer des plans, produire des objets virtuels pour des cours de géométrie ou encore imaginer la salle de classe du futur. De plus, les élèves peuvent apprendre à reconnaître la production des IA et comprendre leur fonctionnement. Une étude récente menée par GoStudent a montré que près d’un jeune sur deux âgé de 14 à 16 ans en France pense que l’éducation aura évolué grâce à l’intelligence artificielle d’ici 2050. C’est l’un des taux les plus élevés en Europe.
Dans le monde de l’agriculture, les outils qui utilisent l’IA se multiplient. Parmi eux, l’outil permettant d’estimer les rendements des manguiers développé par Julien Sarron, chercheur au Cirad, et ses collègues de l’Unité de recherche Hortsys, est particulièrement intéressant. L’application mobile SoYield « permet aux producteurs de mangues ou aux pisteurs d’aller sur le terrain, échantillonner leurs parcelles avec des photos de leur verger et estimer le rendement », explique l’équipe.
Grâce à cette application, les petits agriculteurs peuvent avoir plus de pouvoir de négociation lors de la vente de leur production, tandis que les exportateurs peuvent mieux organiser leur logistique. La Réunion pourra profiter de cette application d’ici la fin de l’année, avant le début de la prochaine récolte de mangue. Avec SoYield, l’intelligence artificielle analyse les images et détermine combien il y a de fruits sur l’arbre. Cela a nécessité un apprentissage sur trois variétés de mangues : la mangue américaine, la mangue thaïlandaise et la mangue josée, mais cela pourrait être étendu à d’autres variétés de mangues pour l’exportation.
Le marché du travail en 2030 selon TopFormation: préparez-vous à l’avenir!
TopFormation a publié début février une infographie du marché du travail en 2030, en regroupant plusieurs sources. La robotisation entraînera la disparition de cinq métiers d’ici la fin du siècle : employé de banque (en 2038), comptable (en 2041), secrétaire (en 2053), caissier (en 2050) et ouvrier peu qualifié de la manutention (en 2071). En revanche, des métiers du domaine de l’aide à la personne (+ 18 %) ou à l’informatique (+ 26 %) connaîtront une forte expansion.
Selon une étude de Dell et de l’Institut pour le futur, 85 % des emplois de 2030 n’existent pas encore. Le développement de l’automatisation entraînera un déclin des compétences physiques (- 14 %) au profit des compétences technologiques (+ 55 %). D’ici à 2030, 3 métiers sur 5 verront au moins 30 % de leurs activités automatisées. Il est donc essentiel de travailler ses « soft skills » et de se former régulièrement tout au long de sa vie pour s’adapter à ce marché du travail en constante évolution.
L’intelligence artificielle est un domaine d’avenir qui fait partie intégrante d’une stratégie nationale française depuis 2017. Cette stratégie est divisée en deux phases entre 2018 et 2025. Selon le site du gouvernement, la première phase a pour objectif de positionner la France comme l’un des leaders mondiaux de l’IA. Les pouvoirs publics mettent en place une phase dotée de près de 1,5 milliard d’euros pour la période 2018-2022, et pour les cinq années à venir, on prévoit de consacrer 2,22 milliards d’euros à l’IA, avec 1,5 milliard financé par le public et 506 millions co-financés par le privé.
Une formation à la pointe des nouvelles technologies
La formation est l’une des priorités de cette stratégie. Le gouvernement souhaite former pas moins de 3 700 étudiants en IA, avec 200 thèses supplémentaires par an. Selon Philippe Jean-Pierre, nous avons la responsabilité de préparer la société de demain en donnant aux hommes et aux femmes les outils pour pouvoir évoluer en fonction des besoins de la société. Il estime que le but de l’enseignement de demain va changer et qu’on viendra pour analyser et apprendre à développer son esprit critique.
Adrien Chivet, auto-entrepreneur et formateur chez Simplon.co, estime qu’il est essentiel d’acculturer la population aux nouveaux usages découlant de l’IA, mais aussi de sensibiliser sur l’éthique et les dangers de l’IA. Il explique que les gens utilisent l’IA de plus en plus et qu’il est important d’apprendre à utiliser ces outils pour des usages professionnels et créatifs, tout en dressant des limites éthiques à son usage et en informant sur les possibles désinformations à venir.
Selon Goldman Sachs, un des principaux acteurs du monde de l’investissement, des intelligences artificielles pourraient entraîner l’automatisation de pas moins de 300 millions d’emplois à temps plein à travers le monde. Mais restons confiants et préparons dès maintenant la société de demain.
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