Lena Situations a été victime de critiques sur son look lors de son passage sur le tapis rouge à Cannes. Elle n’a pas été épargnée, mais elle s’en est sortie avec style ! Lena Situations a été victime de critiques sur son look lors de son passage sur le tapis rouge à Cannes. Elle n’a pas été épargnée, mais elle s’en est sortie avec style ! Quoiqu’il en soit, Léna Mahfouf, de son vrai nom, n’est ni mannequin ni actrice, mais une célébrité à part entière. Avec ses 4 millions de followers sur Instagram et ses 2,5 millions de personnes qui la suivent sur YouTube. Elle est parmi les influenceurs qui ont envahi Cannes. Elle est accompagnée de Théodort, Cyprien, Mastu, Poupette, Libellule. Elles provoquant l’enthousiasme de leurs fans et la colère de ceux qui ne comprennent pas leur présence sur le célèbre tapis rouge.
« Ce ne sont que des portemanteaux qui se font payer par les marques », déclare Cynthia, 45 ans, vendeuse dans une boutique cannoise. Mathilde, la cliente de la boutique âgée de 60 ans, n’a jamais entendu parler de ces personnalités « fausses vedettes » lorsque leurs noms lui sont cités. « Catherine Deneuve est une vraie star et elle est sur l’affiche du festival cette année. Les autres, ce n’est que du nivellement par le bas ! » Alors, qui sont ces « influenceurs » qui semblent avoir envahi le festival depuis que Tik Tok et Brut ont signé un partenariat média avec France Télévisions ?
Créateurs de contenu ou influenceurs ?
« Il faut déjà faire la distinction entre les influenceurs et les créateurs de contenu », explique Mehdi Omaïs, critique de cinéma avec 80 000 abonnés tous supports confondus. Le jeune homme parle de films et réalise des interviews pour partager sa passion pour le 7ème art. « Beaucoup d’influenceurs ne montent les marches que pour se montrer et promouvoir des marques, mais ne s’intéressent pas au cinéma. Alors que nous, nous travaillons dur pour assister aux projections, filmer et monter des sujets. Nous ne faisons pas le même métier ! »
Hugo Travers d’Hugo Décrypte, un autre créateur de contenu présent à Cannes, ne se spécialise pas dans le cinéma. Il commente l’actualité et s’attaque à des sujets aussi divers que la politique ou le sport de manière sérieuse et informée. « Je me vois plus comme un créateur de contenu qui travaille avec une équipe importante pour réaliser des vidéos approfondies d’interviews ou d’analyses », explique-t-il. Son objectif est de faire découvrir les festivals à des abonnés qui ne sont pas nécessairement des cinéphiles, tandis que son collègue Mehdi Omaïs s’adresse à un public de niche déjà passionné par le 7ème art.
De nouveaux partenaires
« Le Covid-19 a fait connaître de nouveaux noms venus des réseaux sociaux pendant le confinement. Cela s’est répercuté à Cannes après la pandémie, surtout en 2021 lorsque les stars ont rechigné à revenir », explique Daniela Estner, directrice générale d’Unifrance, une organisation qui défend le cinéma français à l’étranger. Elle a appris à compter sur ces nouveaux partenaires.
« Nous avons pris la mesure de l’importance des influenceurs », explique-t-elle. « Ils sont particulièrement importants auprès des jeunes. Ils sont devenus complémentaires des médias traditionnels en attirant un public différent vers le cinéma. » Elle se souvient d’un youtubeur brésilien qui faisait la promotion de l’opération My French Cinema avec une baguette sous le bras et un béret sur la tête. « Nous préparons un événement avec des gamers en créant une salle virtuelle dans l’univers du jeu Minecraft. Nous offrirons des billets de cinéma en récompense et espérons attirer des jeunes dans les salles. »
Les marques partagent cet enthousiasme. « Nous savons que les influenceuses d’aujourd’hui peuvent devenir les stars de cinéma de demain, même si elles rejoindront alors des marques plus connues que la mienne », précise le styliste Guillaume Guillarmé. Toujours considéré comme un jeune créateur, même s’il est présent à Cannes depuis plus de vingt ans, il continue de prêter des tenues à des jeunes femmes, pas forcément toutes connues, mais qui l’aident à faire connaître ses robes. « Nous associons parfois nos comptes sur les réseaux sociaux », ajoute-t-il avec amusement.
Les stars toujours présentes
« Je ne pense pas que les influenceurs soient plus nombreux cette année que les précédentes », estime Pierre Zéni de Canal+, qui commente chaque montée des marches. Il ne pense pas non plus qu’ils éclipsent les stars de cinéma pour le public qui regarde le tapis rouge. Il est vrai que cette année, les stars, les vraies, les hollywoodiennes, n’ont pas manqué : Johnny Depp, Michael Douglas, Harrison Ford, Ethan Hawke, Cate Blanchett, Robert DeNiro, Leonardo DiCaprio, Tom Hanks, Scarlett Johansson… éclipsant à chaque fois les personnalités moins connues aux yeux du public venu les acclamer.
« Les influenceurs d’aujourd’hui me font surtout penser aux vedettes de la téléréalité d’il y a quelques années, qui avaient elles-mêmes remplacé les footballeurs dans les années 2000. Les top models dans les années 1980 et les starlettes dans les années 1960 », précise Nathalie Dubois-Sissoko. La fondatrice des Suites cadeaux il y a vingt ans. Ses suites mettent en relation des jeunes marques avec des célébrités plus ou moins connues. « On ne peut pas comparer Sharon Stone à une fille que sa communauté regarde manger des nouilles sur les réseaux sociaux. Je peux les recevoir toutes les deux dans mes suites. Mais les marques, qui sont mes clients, ne leur offriront pas les mêmes produits. »
20 Minutes se souvient également de l’étonnement en 2016 lorsque Instagram a dévoilé les coulisses du festival de Cannes comme jamais auparavant. C’était il y a seulement sept ans. Alors, Cannes est-il devenu le nouveau fief des influenceurs ? Un peu, sans doute, car les caméras ont toujours eu besoin de jolies filles et de beaux garçons. Mais pas seulement. Car si les grands noms du 7ème art sont toujours les rois du plus grand festival de cinéma au monde. Les nouveaux venus ont au moins le mérite d’apporter une bouffée d’air frais à un monde tenté par l’entre-soi.
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