Instabilité Le rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre explique que les jeunes LGBTQ+ n’ont pas avoir les moyens de louer s’ils sont séparés de leur famille.
Julian vit dans un Squat
Dans son rapport annuel sur le mal-logement, rendu public mardi soir, la Fondation Abe Pierre aborde la vulnérabilité de certaines personnes LGBTQ+ au logement, notamment lorsque les familles éclatent.
Quand Julian avait 20 ans, il a essayé de s’échapper de sa maison familiale et de descendre dans la rue, mais il n’a pas accepté d’être transgenre.
Il vit dans un squat pendant quatre mois par peur de tomber malade à cause de la promiscuité et par peur d’être expulsé. Une nuit, à 23h, dans la rue avec une grosse valise. C’était il y a quatre mois, alors que Julian n’avait que 20 ans. « Je me suis enfui de la maison de mes parents parce que je ne supportais plus leur comportement transphobe », raconte-t-il.
Une circonstance pas rare présentée ce mardi soir, comme le montre le rapport de la Fondation Abbé-Pierre sur le mal-logement. « Certains jeunes LGBTQ+ sont rejetés par leur famille après avoir fait leur coming-out ou révélé leur identité de genre.
Parfois, ils sont expulsés de chez eux ou sortent seuls et se retrouvent dans la rue toute la nuit alors qu’ils sont dans des situations précaires en tant qu’étudiants et jeunes travailleurs. Une étude d’Ilga Europe de 2021 a également souligné que pour 71 % des sans-abri LGBTQ+, la cause première du sans-abrisme est le conflit familial.
Accommodement, Environnement de jugement ne sait pas
Lorsqu’ils se retrouvent dans la rue, le premier réflexe de ces jeunes est généralement d’appeler le 911 qui sont déjà submergé. Si vous n’avez pas d’enfants, vous n’êtes pas une priorité », poursuit Manuel Domergue. Julien n’a pas eu cette chance. Et même s’il obtenait un siège, il ne le ferait probablement pas. « Je ne veux pas aller dans une école mixte où je risque d’être agressé sexuellement », explique-t-il.
Selon Manuel Domergue, ses inquiétudes ne sont pas sans fondement. « Nous avons reçu de nombreux témoignages de personnes transgenres qui sont abusées dans des institutions collectives. Elles acceptent des commentaires déplacés et sont parfois victimes de violences sexuelles. Elles sont obligées de devenir transparentes pour cacher leur sexualité, ce qui affecte leur santé mentale. » »
Julian vit dans un Squat
Les squats comme solution ultime de Julian
Pour trouver refuge, certains jeunes LGBTQ+ acceptent de vivre avec des connaissances qui se révèlent parfois malveillantes. « Ensuite, ils deviennent très vulnérables et souvent soumis à des menaces sexuelles », poursuit-il.
Julian, il ne vit avec personne. Cependant, un ami de collège lui envoie l’adresse d’un ancien bureau squatté près de Paris. « Il y avait 40 personnes là-bas, dont 17 transgenres. Au début, ils m’ont permis de dormir sur un matelas dans la salle commune. Et au bout de trois semaines, j’ai eu ma propre chambre », raconte-t-il. Puis il investit dans une pièce de 5 m2 et l’aménage à sa guise « .
J’ai acheté une armoire en tissu, une housse pour mon matelas sale et un diffuseur d’air chaud. Pour se nourrir, Julien parcourt les poubelles des supermarchés et mange surtout des aliments périmés. Avec deux douches pour 40 locataires, il doit être patient pour se laver. Il n’y a qu’une seule machine à laver, donc la lessive est la même.
« Nous avons peur qu’un jour nous soyons expulsé. »
Malgré des conditions de vie très précaires, Julien a su prendre le dessus. Je ne me sens plus jugée et j’ai retrouvé une certaine stabilité.
Pour que tout se passe bien, nous avons une règle de vie : chacun contribue aux tâches ménagères et il est interdit de boire dans les parties communes…mais le sentiment d’insécurité ne le quitte jamais.
« Nous utilisons partout des appareils récupérés, nous savons donc qu’ils peuvent prendre feu. J’ai peur de tomber malade à cause de la promiscuité. Et j’ai peur un jour d’être exclu du squat », confie-t-il.
Il a postulé auprès de plusieurs associations, dont la Maison des demandeurs d’asile et SOS Homophobie, mais pour l’instant aucune solution de logement ne lui a été trouvé. Certaines organisations acceptent des jeunes LGBTQ+ ayant quitté leur famille, » mais la demande est plus forte que l’offre », souligne Manuel Domergue.
Toujours étudiant en philosophie, Julian veut emménager dans un dortoir, même s’il n’est pas entré dans une classe depuis des mois.« J’ai demandé au CROUS un soutien concret pour les jeunes vivant dans des foyers brisés. Si je l’obtiens, j’aurai peut-être ma propre maison », songe-t-il.
Julian vit dans un Squat
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