Transparency International a publié son IPC annuel, l’indice de perception de la corruption. Type de note attribuée à chaque pays participant au classement, obtenue après avoir interrogé des professionnels et des chefs d’entreprise sur leur perception du niveau de corruption dans le secteur public de leur pays. Comme les deux tiers des États, Madagascar obtient un score inférieur à la moyenne. Avec le même score de l’an dernier 26/10, l’île se classe 142ème sur 180 pays. Les analyses de ce résultat diffèrent.es résultats du rapport de Transparency International sur la corruption constituent une source de discorde.
Les résultats du rapport de Transparency International sur la corruption constituent une source de discorde à Madagascar. L’initiative malgache de Transparency International cite plusieurs raisons pour expliquer la stagnation de ces dernières années. « Pourquoi la lutte contre la corruption n’avance pas à Madagascar ? C’est juste qu’on n’y met pas de moyens », lance Ketakandriana Rafitoson, directrice exécutive de l’organisation.
« Pour confirmer notre analyse, nous nous sommes penchés sur la loi de finances 2022 : le budget alloué aux agences anti-corruption n’est que de 0,128 % du budget général de l’État. C’est un peu surprenant de savoir que la lutte contre la corruption devrait en être une des priorités nationales. Une autre raison est, selon nous, la persistance de l’impunité, facilitée par diverses immunités, dont l’immunité parlementaire et l’immunité politique. Lorsque des personnes proches ou au pouvoir sont soupçonnées de corruption, l’enquête n’ira jamais très loin. Ou seulement après 5-6 ans quand la personne n’est plus en contrôle et a perdu ses patrons politiques. Et tout cela nous ramène à l’inégalité devant la loi. »
Une analyse publiée par la porte-parole du gouvernement Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo :
« Madagascar aurait pu atteindre le même résultat en 2021 et 2022, mais je vous propose de regarder une période plus longue. Pourtant, dans le classement de Transparency International, nous sommes montés de 16 place au niveau mondial depuis puis 2019. En 2019, nous étions 158. Bien qu’il y ait encore beaucoup de travail, le gouvernement actuel a encore fait beaucoup, notamment dans le recouvrement des avoirs illégaux – avec la nomination du directeur général de l’Agence pour le Recouvrement des avoirs illicites, qui a démarré ses activités en 2022.
Numérise les services gouvernementaux pour rendre plus difficiles les tentatives de corruption, ou lance les marchés publics en ligne. Une plateforme qui évite les pots-de-vin d’entrepreneurs privés et d’agents publics parfois peu scrupuleux. Ainsi, contrairement aux interprétations des acteurs de la société civile, les efforts de lutte contre la corruption depuis 2019 ont été importants et le gouvernement entend poursuivre ses efforts. »
Aucun effort ne doit être épargné. Le président Rajoelina a annoncé en 2018 qu’il porterait le pays à 50/100 d’ici 2024. Une naïveté qui fait sourire la société civile. Cette année, la branche malgache de Transparency International vient de planifier un programme de formation pour les membres du conseil d’administration. Le but est d’informer les leviers qui s’activent pour obtenir de meilleures notes. Un guide qui fournit des questions pratiques auxquelles le gouvernement peut se référer : « À quelle fréquence l’utilisation abusive de fonds publics, d’entreprises, d’individus est-elle due à la corruption ? ». Dans quelle mesure les fonctionnaires sont-ils accusés ou punis qui abusent de leur fonction ? L’ONG encourage les gens à se poser tellement de questions qu’ils peuvent ensuite identifier les politiques qui doivent être modifiées.
Pour plus d’élément sur ce sujet voir sur:https://www.rfi.fr/fr/afrique/20230201-madagascar-les-r%C3%A9sultats-du-rapport-de-transparency-international-sur-la-corruption-divisent?fbclid=IwAR1NW2QukK0ymDZ5Ir07EBa9aNrSmyJroPfpX8i3JYXMyLDbUJUMNF1nlco