Alors que nous nous approchons de la date de l’élection présidentielle, les conditions sociales ne font qu’empirer. Avec un taux de pauvreté historiquement élevé, tandis qu’une résistance se fait entendre au sein du camp du président.
La rupture sociale provoquée par Andry Rajoelina n’a pas duré très longtemps. Le 3 février, le blocage des gros investissements a été annoncé et les ministres ont été invités à se déplacer dans les sept jours suivants. Le chef de l’État malgache s’est engagé à aider et à soutenir les résidents dans tous les coins du pays. On répondon à leurs besoins immédiats. Le président malgache a renoncé à ses instructions pour venir en aide et soutenir les citoyens dans toutes les régions du pays et répondre à leurs besoins immédiats. Il a assuré la continuité des initiatives du Plan Emergence, tels que le téléphérique à Antananarivo. L’autoroute reliant la capitale à Tamatave et la construction d’une nouvelle ville à Tanamasoandro.
Sa décision imprévue a soulevé des interrogations et est considérée comme une manœuvre de l’autorité pour réagir aux remontrances des citoyens. La nouvelle loi de finances pour 2023 proposée par Andry Rajoelina a suscité de vives critiques. « Le président de la République ne peut pas utiliser l’argent de l’Etat à sa guise ce budget ne lui appartient pas ». Hanitra Razafimanantsoa, députée du parti Tim de l’ancien président Marc Ravalomanana, a fait une déclaration.
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a proposé le 9 novembre comme date du premier tour des présidentielles. A neuf mois de l’élection, Alors que le taux de pauvreté atteint des sommets. Selon la Banque mondiale, plus de 80 % de la population vit avec moins de 2,15 dollars par jour. La guerre en Ukraine et les problèmes de transport sur l’île, dus à l’état des routes, ont fait augmenter les prix des produits de base tels que le riz. Cela a provoqué une forte inflation.
Le marché de la vanille est en difficulté.
Les entreprises qui ont été retenues pour des marchés publics ont exprimé leur insatisfaction face au retard de versement des salaires des fonctionnaires le 2 février. En se rassemblant au centre de la capitale, Les représentants des travailleuses affirment qu’elles revendiquent leur salaire. Il y a « des milliers de personnes à travers l’île qui subissent les conséquences de cette situation en ayant fourni à l’État des fournitures de bureau, des consommables informatiques, des intrants agricoles et des travaux d’infrastructure pour les projets présidentiels » :
Selon Thierry Rajaona, le chef de file des chefs d’entreprise. Le système judiciaire est inefficace et corrompu, ce qui met les entreprises en situation de vulnérabilité
Le GEM, qui réunit les grandes entreprises du secteur privé, sonne l’alarme sur la dégradation du climat des affaires.
Thierry Rajaona, président de l’organisation, met en garde contre le fait que les entreprises sont à la merci d’une justice faible et corrompue. Il souligne que cette situation s’est aggravée, et qu’il est impossible pour les entreprises nationales et étrangères de s’investir sans respect des lois.
La vanille est le principal moteur de l’économie de l’île et elle contribue grandement aux devises. Toutefois, suite à la décision du gouvernement de 2021 de plafonner le prix d’exportation à 250 dollars par kilogramme. Le secteur est en difficulté, Madagascar est le plus grand producteur de vanille au monde. Pourtant les prix de la vanille sur le marché mondial sont inférieurs aux prix locaux. Allant de 150 à 180 dollars, Les opérateurs ont des stocks en surplus et réclament une ouverture de la chaîne de production. Les agriculteurs de la région de la Sava (nord-est), principale zone de culture, voient leurs revenus décliner considérablement.
Dans ce climat d’effondrement, Andry Rajoelina fait face à une résistance grandissante. Au début du mois de décembre, un projet de motion de censure a été signé par 105 députés (sur 151). Dont la majorité provenaient du parti présidentiel (IRD). La résolution du Bureau Permanent de l’Assemblée Nationale de ne pas adopter le texte a permis à Christian Ntsay de rester Premier Ministre. Une décision qui résulte apparemment de la pression exercée par l’exécutif sur Christine Razanamahasoa, présidente de l’Assemblée nationale. Des députés, dont certains partisans fidèles du président, ont opté pour le mouvement « C Lera » (qui signifie « c’est l’heure »). On tente de réconcilier les ennemis et de stimuler les citoyens à participer à des élections libres et équitables.
Les donateurs conservent leur distance
Les circonstances entourant le scrutin sont préoccupantes. La reconstitution des listes électorales, prévue pour fin janvier, n’a permis d’enregistrer qu’un peu plus de 9 millions d’électeurs. On estime à 13,5 millions le nombre d’électeurs. Le gouvernement a prévu d’allouer environ 10 millions d’euros pour l’organisation du vote, alors que la CENI estime qu’il en faut trois fois plus.
Les bailleurs de fonds étrangers, qui ont financé la moitié des opérations en 2018. Sont restés prudemment à l’écart en raison des détournements de fonds pour la lutte contre le Covid-19 à Madagascar.
Les préparatifs politiques ont commencé, et le samedi 11 février, l’ancien président. Hery Rajaonarimampianina, qui avait perdu l’élection de 2018, est arrivé à Antananarivo,
Après une absence de quatre ans, Marc Ravalomanana. Qui a été Président de 2002 à 2009 et qui a affronté Andry Rajoelina au second tour de la présidentielle est de retour pour « voir et écouter » sans exclure une éventuelle candidature. Il ne cache plus son désir de reprendre la course.
La victoire de l’élection à venir repose sur la possibilité pour les opposants à Rajoelina de se rassembler. Bien que le président n’ait pas encore annoncé ses intentions, elles sont clairement évidentes. Son discours contient une touche sociale car il doit défendre un bilan qui ne correspond pas aux promesses faites.