Le dirigeant du pays a estimé que son pays est « la cible de desseins géostratégiques liés à ses richesses naturelles ».
Le dimanche 5 mars, à Doha, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a accusé les Occidentaux d’alimenter l’instabilité politique, afin de pouvoir exploiter les richesses du pays et de bloquer son développement. Au cours d’une réunion des pays les moins avancés (PMA) organisée par l’ONU à Doha, le président de l’État a déclaré que son pays était « victime de manipulations géostratégiques liées à ses ressources naturelles ».
Depuis l’indépendance de la République centrafricaine, l’instabilité politique encouragée par des pays occidentaux a facilité un pillage systématique et l’activité de groupes armés terroristes dirigés par des mercenaires non nationaux, a-t-il dénoncé. Les actions répétées des ces groupes ont pour objectif de « rendre le territoire ingouvernable, de détourner l’Etat de son pouvoir souverain sur les zones protégées et de remettre en cause le droit à l’autodétermination ».
En 2018, la Russie a envoyé des « instructeurs militaires » en Centrafrique après que la majeure partie des troupes françaises ait quitté le pays. Puis, en 2020, suite à une demande de Bangui, des centaines de paramilitaires y ont été déployés pour contrer une insurrection menaçante.
Le peuple centrafricain se trouve dans une situation de captivité
L’Union européenne a récemment imposé des sanctions contre le groupe paramilitaire russe Wagner pour sa « violation des droits humains » en Afrique, ciblant plusieurs de ses dirigeants en Centrafrique, y compris « le conseiller à la sécurité » du président Touadéra, membre du groupe Wagner et représentant du groupe dans le pays.
Le président du Qatar a interpellé son pays en demandant pourquoi ses immenses richesses géologiques, telles que l’or, les diamants et les matières premières stratégiques telles que le cobalt, l’uranium et le pétrole, restaient inexploitées (…) Plus de soixante ans après l’obtention de son indépendance, ce pays reste l’un des plus pauvres du monde.
Il a vivement condamné « l’interdiction injuste et illégale des armes à destination des forces armées centrafricaines et le blocus de diamants centrafricains », ainsi que « les campagnes de désinformation et de mauvaise publicité menées par certains médias étrangers pour décourager les investisseurs ».
Le peuple centrafricain est selon lui prisonnier, les efforts de son gouvernement étant « compromis par des objectifs géopolitiques contre lesquels il n’a aucune prise ». Il a dès lors demandé la reprise des aides des prestataires (UE, FMI, Banque mondiale), et d’interdire les armes et les diamants.
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