Dénonciation: Des enfants innocents emprisonnés

On constate encore une hausse du nombre de mineurs de moins de 12 ans dans les centres de rétention administrative. Cinq associations tirent la sonnette d’alarme. Notamment à Mayotte où la présence d’enfants étrangers est 30 fois plus élevée qu’en métropole dans ces centres

Les cinq associations de défense des migrants. Dont la Cimade et France Terre d’Asile, dénoncent le fait que trop d’enfants sont enfermés dans des Centres de Rétention Administrative (CRA) dans leur dernier rapport annuel. Plus de la moitié des petits avaient moins de douze ans, en 2021 et 2022. Ce nombre a augmenté dans l’Hexagone, passant de 76 à 94. Des conséquences dramatiques pour la santé mentale des enfants, même sur une courte période, c’est ce que le rapport révèle : isolement, insomnie, dénutrition et stress post-traumatique.

Les associations s’alarment : le nombre d’enfants incarcérés est beaucoup plus élevé en Outre-Mer. Notamment à Mayotte où pas moins de 2 905 jeunes ont été placés en Centres de Rétention Administrative ou en Locaux de Rétention Administrative. Ce qui représente 30 fois plus que dans l’Hexagone. 11% des personnes enfermées et des éloignements à Mayotte sont des enfants. Dans sa prochaine loi sur l’immigration, le ministre de l’Intérieur veut bannir le fait de retenir des enfants de moins de 16 ans dans les CRA. Mais ça ne concerne que l’Hexagone.

Une augmentation de 8,3%

Le rapport souligne aussi l’allongement des périodes de détention et des conditions déplorables. Prenez Mayotte par exemple, où les parents ayant des bébés ne reçoivent qu’un seul biberon pendant toute la durée de la rétention. C’est complètement inacceptable. Pas une seule fois, on n’a proposé d’alternative quand les fontaines d’eau se sont retrouvées hors service. Au lieu de ça, on nous a remis une bouteille d’eau de 50 cl à l’arrivée. Rappelons que les températures à Mayotte sont toujours très élevées, entre 35 et 40 degrés.

Les ONG soulignent aussi les mauvaises pratiques de retenue. Par exemple, au Centre de Rétention Administrative de Bordeaux, les préfectures font de plus en plus souvent appel aux « placements de confort ». Des gens sont enfermés pendant 24h ou moins en rétention, juste pour faciliter les préparatifs à leur expulsion. C’est vraiment déplorable.

En France, le nombre de mises en détention pour adultes et enfants a globalement augmenté de 8,3% en 2022. On a compté 15 922 personnes placées en CRA l’année dernière, et c’est 94,1% d’entre elles qui étaient des hommes.

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