Le président a suggéré que les salariés devraient bénéficier de cet argent quand les bénéfices sont exceptionnels. Il veut vraiment qu’ils puissent en profiter.
Emmanuel Macron a critiqué le mercredi dernier le « cynisme » des grandes firmes qui font des bénéfices astronomiques pour racheter leurs actions en Bourse, et a réclamé qu’elles donnent plus à leurs employés.
Le président a pointé du doigt un certain cynisme en ce qui concerne les grandes entreprises qui font des bénéfices si importants qu’elles peuvent se permettre d’acheter leurs propres actions, comme il l’a indiqué sur les chaînes TF1 et France 2. Il va « réclamer au gouvernement de prévoir une aide supplémentaire » pour que les salariés puissent « bénéficier » de cette somme.
Ces derniers temps, de plus en plus de sociétés optent pour le rachat de leurs propres actions, en plus des dividendes, dans le but de maintenir leur cours sur le marché boursier. Il veut que le gouvernement fasse une « contribution exceptionnelle » pour que les gens puissent en bénéficier.
Les entreprises du CAC 40 en France ont engrangé un bénéfice cumulé de 142 milliards d’euros en 2022, ce qui s’explique par les records du luxe et de l’énergie, l’inflation et la crise énergétique. Une année faste s’annonce donc pour les actionnaires !
Découvrez la bonne technique
Macron a balayé de la main l’idée de taxer les super profits, comme il l’a déjà fait avec les énergéticiens. Il a expliqué qu’il faut trouver la bonne méthode pour donner plus aux employés, car les entreprises « achètent actuellement leurs actions ». D’après la lettre financière Vernimmen, les entreprises du CAC 40 ont déjà racheté 23,7 milliards d’euros d’actions en 2022.
Total Energies va investir 2 milliards de dollars dans des rachats d’actions au premier trimestre 2023 – ce montant est le même que celui qu’ils ont payé dans le cadre d’une taxe sur les superprofits en Europe et au Royaume-Uni.
Stellantis, le constructeur automobile
Stellantis, le constructeur automobile, a annoncé qu’il dépensera 1,5 milliard d’euros en rachats d’actions et 4,2 milliards pour des dividendes, et en plus, 2 milliards en bonus pour les salariés. Les banques françaises ont pas lésiné sur leurs bénéfices pour leurs actionnaires.
La BNP Paribas veut investir 5 milliards d’euros dans un programme de rachat d’actions, ce qui représente la moitié de ses bénéfices records de plus de 10 milliards d’euros prévus pour 2022. Société Générale a opté pour le partage de la manne, avec l’intention de donner aux actionnaires 90% de son bénéfice net sous forme de dividende et de rachat d’actions.
Le luxe à la française s’améliore encore! LVMH va répartir pas moins 400 millions d’euros à ses 39 000 employés français, puis investir jusqu’à 1,5 milliard d’euros en rachats d’actions et verser 6 milliards d’euros aux actionnaires, dont 3 milliards iront à la famille du PDG Bernard Arnault. Une belle façon de récompenser ses employés et de récompenser les bonnes performances de la société! Joe Biden, le président des États-Unis, a annoncé un budget pour 2024 qui se traduit notamment par un quadruplement de la taxe sur les rachats d’actions. C’est une mesure qui pourrait avoir de lourdes conséquences pour certains acteurs du marché.
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