Les employés de Carrefour à Sainte-Clotilde sont en grève sans fin depuis le 21 avril. Ce qui a empêché l’enseigne d’accueillir les clients samedi dernier. La direction se tourne vers la justice la semaine prochaine pour obtenir une injonction à l’encontre des grévistes.
Ce dimanche matin, les allées de l’hypermarché Carrefour Sainte-Clotilde sont désespérément vides. Des salariés font de leur mieux pour se faire entendre à l’entrée, le 23 avril. Il y a deux jours, les grèves illimitées ont commencé pour protester contre des revalorisations salariales qui ne sont pas à la hauteur des attentes, dans le cadre des NAO (Négociations Annuelles Obligatoires).
Pourquoi les obstructions sont importantes à sanctionner
Une cliente était énervée : « Je voulais acheter des trucs pour un repas de famille dimanche midi mais je ne peux pas venir au magasin ! Les grévistes font peur aux clients depuis vendredi et hier samedi, le magasin n’a pas pu ouvrir ! »
La direction s’en est prise aux élus CFDT et UNSA, et a décidé de les intenter un procès mercredi, pour obstruction. Huit salariés qui font grève seront visés par cette action. Nadège, qui fait grève, nous raconte que, selon notre employeur, on empêche pas les clients d’entrer. Alors qu’en fait, c’est lui qui se met dans la galerie pour dire aux gens que le magasin est fermé. Personne ne se fera empêcher d’entrer, quoi qu’il en soit.
« La grève est un droit »
Claudine, qui fait grève elle aussi, nous rappelle que le droit de grève est inscrit dans nos lois. Alors on attend la décision du tribunal et, si on doit arrêter, on arrêtera.
Sullivan Bousleiman, le directeur de Carrefour Sainte-Clotilde, a reconnu que « le droit de grève est un droit constitutionnel français ». Mais le blocage, ça serait pas légal, continue-t-il. On a déposé des recours pour pouvoir le lever, et on attend le procès prévu pour mercredi.
En grève depuis vendredi
Le directeur de Carrefour Sainte-Clotilde nous rappelle ce qui s’est passé: « ça a commencé avec le blocage des marchandises vendredi à 5h, et le magasin a été bloqué plus tard dans la matinée. Depuis, les clients ne peuvent plus entrer ».
Les effets de la grève sont perceptibles pour tous les magasins de la galerie. « Ça se fait vraiment sentir, on perd presque la moitié de nos ventes chaque jour », a déclaré une commerçante de la galerie marchande.
Des revendications salariales non satisfaites
Les grévistes affirment que les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) n’ont pas satisfait leurs demandes en matière de salaire.
Les grévistes affirment que le magasin a fait 155 millions d’euros de chiffre d’affaires l’année dernière. Mais la direction ne propose qu’une augmentation de 2,5% aux salariés. Alors qu’ils souhaitent une revalorisation à la hauteur de l’inflation, à 3,9%.
On a eu cinq réunions sur les NAO. Malheureusement, on n’est pas arrivé à un consensus à la dernière. Bien que les propositions vont plus loin que l’inflation de 3,9% pour 2022. Il a affirmé Sullivan Bousleiman, directeur de l’hypermarché Carrefour Sainte-Clotilde.
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