La France condamnée pour l'expulsion illégale d'une Ivoirienne

La préfecture de Dordogne s’est retrouvée dans l’embarras après que Mediapart ait révélé l’expulsion d’une jeune Ivoirienne le 30 mars, avouant finalement une « erreur »

C’est le 10 janvier que tout a commencé, Mediapart nous l’a rapporté ce vendredi 7 avril. Les policiers sont intervenus à Périgueux, dans le sud-ouest de la France, suite à un signalement de violences. La victime était une jeune Ivoirienne de 22 ans, arrivée en France avec sa famille il y a sept ans. Elle a obtenu son certificat d’aptitude professionnelle (CAP) poursuivant ses études en France.

Son père, ainsi qu’un frère et une sœur, sont français et elle est arrivée en France avec un visa « famille de Français ». Elle essaie de régulariser sa situation depuis 2020. Elle n’a pas de papiers, alors elle se fait arrêter. La préfecture lui envoie une OQTF, une « obligation de quitter le territoire français » et elle se retrouve à un centre de rétention administrative (CRA) près de Toulouse.

« D’une violence inouïe »

Après quelques jours, elle en sort, car la justice considère sa détention comme étant « disproportionnée ». Mais l’OQTF est toujours en vigueur. Alors l’avocate de la jeune femme fait appel à un recours suspensif devant le tribunal administratif de Toulouse en théorie. Pour contester cette mesure. Me Laure Galinon a expliqué à Marine de La Moissonnière de RFI que les décideurs n’ont pas attendu la décision du tribunal. Et n’ont pas respecté le droit de Madame à un recours efficace et à un recours suspensif sur cette décision. Le tribunal administratif a statué en faveur de mon client, reconnaissant l’illicité de l’expulsion de madame du territoire français. C’était absolument scandaleux et très violent pour ma cliente.

Enfin, La préfecture de Dordogne a admis devant Mediapart qu’elle avait fait une boulette. Et hop, elle va débourser de sa poche le billet d’avion et tous les frais de retour de cette jeune Ivoirienne. Dans les jours à venir, c’est la jeune Ivoirienne qui devrait rentrer chez elle. Me Galinon va discuter avec elle et voir si elle a l’intention de porter plainte contre l’État.

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