Ce jeudi était vraiment intense au tribunal de Saint-Pierre, on pouvait presque sentir la soif de justice qui régnait dans l’air.
Jean Dioni B. est sous le coup d’une accusation d’homicide involontaire à propos d’un accident mortel avec un deux-roues, dont il était à l’origine, alors qu’il était ivre et qu’il roulait à vive allure. (La tragédie d’Anthony)
Des familles et des proches ont afflué pour le procès, certains d’entre eux arborant un t-shirt blanc à l’effigie d’Anthony en mémoire de lui. On était le 15 mai 2021 vers 20H quand le drame s’est produit sur la RN3 à 12 km du Tampon.
Un gamin de 19 piges qui roule en scooter se fait percuter par une Mégane RS qui se décale et prend la voie de gauche. Alors il se tape une collision frontale en sortant d’un virage. Anthony se fait projeter de l’avant lorsque la Megane s’écrase contre un arbre. Polytraumatisé et inconscient, il n’a pas survécu à ses blessures à l’hôpital.
Des bruits ont retenti et ont alerté les voisins qui en arrivant sur le lieu de l’accident ont eu l’impression que le chauffard voulait prendre la fuite. Il n’y a aucun témoin direct de cet incident.
Jean Dioni B condamné pour conduite en état d’ivresse
Tout d’abord, Jean Dioni B. était au volant de la voiture, et il avait 0,46mg d’alcool dans chaque litre d’air expiré. Le boulanger sort de ce rendez-vous d’affaires à rallonge dans un PMU. Il a bu 4 ou 5 bières et n’a que grignoté un macatia toute la journée.Le boulanger, qui était père de famille, aurait pris le volant pour rentrer chez lui.
Selon l’expertise d’accidentologie, Jean Dioni roulait à une vitesse estimée à 116 km/h au moment de l’impact. On constate des transformations importantes sur la Renault Mégane, ce qui devrait améliorer ses performances, ont remarqué les spécialistes.
Jean-Dioni a clairement dit au tribunal qu’il n’aurait jamais agi ainsi s’il n’avait eu à doubler une Clio qui roulait à une vitesse très lente et qui prenait des risques devant lui. Le parquet a fait remarquer que, bien que la procédure ne permette pas d’affirmer le fait qu’il y avait une Clio à ce moment-là, « rien n’est moins sûr ».
Le décès d’Anthony a suscité beaucoup d’émotions. Il était le mécanicien de Dylan Techer, quadruple champion de La Réunion de super motard, et sur le point de devenir CDI. Une tragédie.
Explorons les mystères de la Coïncidence !
Les experts ont aussi découvert que le jeune homme de 19 ans conduisait sans phares, sans casque et avec un scooter modifié le soir de l’accident. Lui, il réparait depuis le matin un scooter qui n’était pas à lui – mais son proprio assure qu’il y avait de l’éclairage.
Sa mère, qui enseigne à l’école, a dit durant l’enquête qu’elle grondait souvent Anthony car il n’attachait pas son casque ou le portait simplement sur son front. Le mec est pas vraiment un adepte du crack et du pinard. Les tests ce soir-là ont donc montré qu’il était clean.
Le type incriminé, qui s’autorise parfois quelques verres, avoue les faits : « je sais que ce jour-là j’ai pas fait ce qu’il fallait », admet-il. Jean Dioni admet, mais pas très clairement, qu’il s’agissait d’une simple imprudence et que c’était le hasard qui a décidé de ce qui arriverait. Il ose même aller jusqu’à dire qu’il est victime de cet accident. Si la voiture n’avait pas été là, il n’y aurait pas eu d’accident. Il dit qu’une fois qu’on a eu un accident, on n’est plus le même. Sa vie a totalement changé après ça.
Quelques jours seulement après le tragique accident, la boîte de Jean-Dioni avait le mauvais sort de se retrouver vandalisée. Avec l’aide de son grand frère, Anthony a pu mettre fin aux représailles.
Jean Dioni s’exprime à l’audience avec regret devant la famille de la victime et exprime sa douleur depuis l’accident. « Je suis humain, j’ai fait une erreur, j’attends le pardon », dit-il en pleurant. Emmanuel, le grand frère d’Anthony, lui dit que pour obtenir le pardon, il faut en faire la demande.
« Absence Bénéfique »
Selon Me Christine Paquelier, l’avocate de la partie civile, on ne peut pas dire que c’est une question de malchance concernant ce dossier. Elle fait remarquer que Jean Dioni « a rassemblé tous les éléments pour que cela se produise ».
« Ce jour-là, la chance n’était pas de notre côté » a déploré le parquet, se référant aux nombreux accidents qui pourraient survenir si l’on considère le bilan des opérations de sécurité routière menées chaque semaine.
Dans ce cas, les gens attendent une certaine justice, mais je ne sais pas ce qui peut remplacer ce qui manque. La vengeance ne pourra pas satisfaire les proches, c’est certain. La peine requise pour Jean Dioni ? 4 ans derrière les barreaux, dont 3 avec sursis. Il a également perdu son permis de conduire et ne pourra pas le repasser pendant un an.
Le bâtonnier George André Hoarau, dans le cadre des faits reconnus, veille à protéger les intérêts civils de son client en ce qui concerne les conséquences de l’accident. La robe noire s’efforce donc de partager la responsabilité, mettant en avant le fait que la victime ne portait pas de casque, qu’elle était sur une moto non conforme et qu’elle n’avait pas l’éclairage réglementaire. Elle souligne également que les parties civiles ont déjà été indemnisées par l’assurance de son client.
La date pour le délibéré est prévue pour le 27 avril – on attend donc ça avec impatience !
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