Un responsable d’un collège de l’île a attaqué le rectorat en justice, se plaignant qu’on lui ait mis fin à sa période de reclassement pour éviter de s’occuper d’une situation de risques psychotechniques. Il a fait valoir que l’administration n’avait pas fait le moindre effort pour le protéger du harcèlement et a demandé la suspension des arrêtés de fin de détachement. Hélas, la demande a été rejetée par le juge des référés.
Bruno*, déclaré inapte à enseigner en 2019, veut poursuivre son métier et refuse la mise à la retraite anticipée qu’on lui propose. Il a dû se battre pour obtenir une offre de reclassement. Ce qu’il désire vraiment c’est retrouver son poste au collège pour mener à bien les projets qu’il a commencés, a-t-il souligné au juge des référés.
Le 31 mars dernier, un homme était venu pour demander la suspension des arrêtés ministériels et du rectorat qui mettaient fin à sa période de reclassement. Il était gestionnaire matériel pour un collège du Nord de l’île pour l’année scolaire 2021/2022. Malheureusement, c’était un « champ de ruines » qui l’attendait, car son prédécesseur était en conflit avec la directrice qui ne voulait pas de quelqu’un sans expérience. Des tensions et des incidents ont commencé à apparaître, le principal grief contre lui étant d’avoir réalisé le bilan annuel avec une subordonnée alors que la directrice voulait le faire elle-même, estimant qu’il n’avait pas encore assez d’expérience. Me Benoît Arvis, l’avocat du requérant, était furieux.
Lorsque la situation est arrivée à un point mort, il a accepté de changer d’établissement et a rejoint un nouveau collège pour la rentrée scolaire. Son poste de gestionnaire s’est bien passé et sa principale était satisfaite de son travail. Toutefois, les relations avec ses agents sous sa responsabilité se sont détériorées. En novembre 2022, des représentants syndicaux ont déposé une pétition demandant son départ. Il a été accusé de harcèlement envers une agente parce qu’il lui avait demandé de nettoyer une salle suite à une absence, mais l’agente avait refusé, selon la robe noire. Apparemment, un blocage « culturel » s’est créé entre l’agent et le Département.
On dirait qu’il y a un blocage « culturel » de la part des employés du Département.
Bruno se retrouve à l’oral avec une hostilité culturelle en raison de son homosexualité et de sa séropositivité, selon ce que la directrice de l’école a écrit dans son courrier. Elle mentionne un « bloc » qui s’est formé contre lui et des « arabesques » qui remplissent le reste du dossier. On sait qu’il y avait dépôt d’une main courante en décembre au sujet d’un incident survenu durant le nettoyage des classes. Mais l’administration n’a pas été loyale avec ses employés, pas même pour obtenir des documents si importants, et il a fallu faire un référé. La représentante du rectorat s’est contentée de se référer à ses écritures.
Le 7 avril dernier, le juge des référés a refusé la demande de Bruno. L’instruction montrait que l’administration n’avait pas l’intention de lui donner des tâches d’enseignement et qu’il aurait une source de revenus réguliers jusqu’en 2023. Après cette date, il peut avoir un reclassement ou partir en retraite pour invalidité. Le magistrat a donc déterminé que les décisions litigieuses n’auraient pas de conséquences graves et immédiates sur Bruno.
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