Presque tous les 17 maires de Mayotte réclament à l’État de poursuivre l’opération et, si possible, d’aller plus loin. Ils espèrent que le gouvernement puisse faire cesser l’insécurité et l’immigration qui déstabilisent le territoire
Madi Madi Souf, président de l’association des maires de Mayotte, a lu à voix haute une déclaration commune, l’air grave. « Notre île paradisiaque est devenue un enfer sur terre grâce à la violence qui gouverne maintenant nos vies », a-t-il déclaré d’un ton solennel.
Jeudi 27 avril, à la mairie de Mamoudzou, les 17 maires de Mayotte se sont réunis pour presser le gouvernement d’aller plus loin dans l’opération Wuambushu et passer à la vitesse supérieure. Les demandes s’adressent au gouvernement pour suspendre immédiatement la délivrance des titres de séjour à la préfecture de Mamoudzou. Et mettre en pause l’octroi de visas d’entrée sur le territoire français en provenance des Comores, explique-t-il. Maymounati Moussa Ahamadi, conseillère départementale centre gauche de Petite Terre. Il a déclaré que l’arrêt d’inscription à l’école des enfants dont les parents sont en situation irrégulière pourrait être justifié. Et c’est quelque chose que les autorités ont l’intention d’étudier.
Pour l’instant, il est impossible de renvoyer les expulsés comoriens chez eux. Le trajet en bateau entre Mayotte et les Comores est incertain. Car la compagnie maritime qui l’assure a mis ses rotations entre parenthèses « en raison de la situation actuelle ».
Pourquoi les associations humanitaires sont-elles aussi décriées?
Les élus de Mayotte sont surpris par le silence total de la ministre des affaires étrangères Catherine Colona, et le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila, est du même avis. Pas de réponse, pas de réaction face à ces nombreuses sorties médiatiques des représentants comoriens. « C’est vraiment pas cool, ce qu’il a fait, c’est pas très républicain ». Il a déclaré l’édile avec une certaine agressivité lors de la réunion. Il dénonce aussi ces « associations pseudo-humanitaires » qui font des visites dans les bidonvilles sans prendre en compte le danger des conditions insalubres et des risques de catastrophes naturelles pour les habitants.
Pour Daniel Gros, de la Ligue des droits de l’Homme à Mayotte. Insulter ceux qui réclament leurs droits à Mayotte est « un aveu de mauvaise conscience ». Il est temps d’arrêter de tourner autour du pot et de se rappeler que les habitants des bidonvilles ont leurs propres droits.
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