L’an dernier, en décembre, un agriculteur s’est lancé dans la culture du riz et a choisi un terrain de 400 m2 à Bérive au Tampon pour démarrer ses essais. Et il n’en est pas resté là : les résultats ont surpassé ses attentes ! (Jean-Michel Grondin)
Les épis de riz sont bien lourds, leur contenu, maintenant doré à souhait, est prêt à être récolté. Jean-Michel Grondin, membre de l’association Riziculteurs Péi 974, nous rappelle que le riz peut très bien être cultivé localement, et même rentable si on le complète avec d’autres cultures.
Jean-Michel Grondin a hérité de son père le savoir-faire pour cultiver le riz Dourado précoce, une variété pluviale . C’est dans les années 70-80 qu’on a amené cette plante à La Réunion et elle n’a plus besoin d’être replantée depuis ! Jean-Roland Turpin, président de l’association Riziculteurs Péi 974, a mené des tests avec les variétés pluviaux. Ces derniers temps, on voit fleurir de plus en plus de choses qui font fureur ! »À l’époque, la culture du riz a connu une véritable expansion ».
Nous étions à 40 tonnes sur l’Ouest, mais quelqu’un a fait un « court-circuit ». Le prix du riz a baissé et ça ne valait plus le coup de planter du riz pour les agriculteurs ».
Dans ces temps difficiles où la guerre et la sécheresse règnent, l’association s’emploie à garantir la sécurité de notre aliment de base: la cuisine réunionnaise. Et pour y parvenir, l’agriculteur de Bérive a dû faire quelques dépenses. Jean-Michel Grondin a mis en place des filets et des répulsifs pour éloigner les oiseaux, notamment les cardinaux et les béliers qui sont des ravageurs de la culture du riz, tout comme les rats et souris.
Un bon tapis de sol pour éviter le désherbage n’est pas à prendre à la légère, comme le souligne l’agriculteur expérimenté de 35 ans.
Le 15 décembre, l’agriculteur a planté du riz sans pesticide ni engrais sur sa parcelle de 400 m2 qui servait auparavant à cultiver des fleurs. Et le 15 février, ses premiers épis sont apparus! Aujourd’hui, c’est le moment de récolter le riz et l’agriculteur espère avoir une production de 300g par m2 pour cette parcelle test.
Jean-Michel Grondin veut produire du riz sur un hectare, en plus de ses autres plantations. Et plus on monte en altitude, plus le cycle du riz est long, alors il peut espérer faire plusieurs cycles de riz.
La relance de l’économie grâce au soutien des pouvoirs publics et des consommateurs
Un vice-président de la MFR (Maison Familiale Rurale ) de Saint-Pierre a donné l’invitation à une quinzaine d’étudiants pour l’aider à récolter sa première récolte. Jean-Michel Grondin est super content car sa décortiqueuse arrive bientôt! Tellement hâte de l’avoir! Avec elle, il pourra facilement couper les plants à la base, les battre sur une échelle pour faire tomber les grains et les sécher pour les consommer.
L’agriculteur assure que les cultures du riz sont relativement simples. Cependant, il ne faut pas négliger l’accompagnement nécessaire pour le développement de la culture du riz péi et pour la mise en place d’une filière, a-t-il souligné. Malgré le soutien technique que l’association et la Chambre verte peuvent offrir, Jean-Michel Grondin espère que les pouvoirs publics seront également de la partie.
Le riz péi se vend à environ 2 à 3€ le kilo. Jean-Michel Grondin pense que sa production est « possible et rentable, mais faut investir » et ça vaut le coup. Un bon produit agricole, tel que le riz local, avec sa saveur délicieuse, ayant bénéficié d’un environnement de culture optimal, a un prix, que vous soyez un agriculteur novice ou confirmé. Et le consommateur joue lui aussi un rôle important ici.
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