Des manifestants des collectifs de soutien à l’opération Wuambushu, majoritairement des femmes, se sont rassemblés mercredi sur le port de Dzaoudzi à Mayotte pour exiger la reprise des expulsions de Comoriens sans papiers par bateau. L’AFP était là pour témoigner de la situation.
SGTM, la compagnie de transport maritime qui fait naviguer le navire Maria Galanta entre Mayotte et Anjouan, avait annoncé le 27 avril que leurs liaisons resteraient suspendues « jusqu’à nouvel ordre », même après la réouverture des ports des Comores.
Mayotte : opérations conflictuelles
Les autorités portuaires des Comores ont annoncé qu’il n’est possible de débarquer qu’avec une carte d’identité nationale comorienne. Safina Soula, qui représentait les collectifs de Mayotte et était accompagnée de deux autres représentants de ces groupes, a déclaré après avoir été reçue par le sous-préfet: «Il est impossible que le navire quitte le port (de Dzaoudzi) sans embarquer aucun individu sans papiers».
Ce matin, j’étais prêt à embarquer sur le bateau pour les Comores, mais le patron de la société a décidé de le suspendre. Frédéric Sautron, le sous-préfet chargé de lutter contre l’immigration clandestine, ne sait pas quand le service reprendra.
Cette nuit, on a eu un coup de filet et les autorités ont alors interpellé le passeur de deux kwassa, ces embarcations de fortune qui emmènent des migrants. Il va répondre de ses actes devant la justice et les passagers vont se soumettre à un examen médical et placés dans un centre de rétention et ensuite renvoyés aux Comores.
Selon Safina Soula, on doit envisager la libération de ces personnes sans délai, et pas renvoyées vers le CRA (centre de rétention administrative). Elle a aussi souligné que le gouvernement comorien refuse de récupérer ses nationaux.
Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a lancé un certain nombre d’actions controversées, appelées « Wuambushu », visant à déloger les migrants illégaux, en majorité originaires des Comores voisines, des bidonvilles insalubres sur l’île de Mayotte. Plus de 1.800 policiers et gendarmes sont donc sur le terrain pour cette mission.
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