Mona, 42ans et Jacques, 67ans. "Je saisis qu'elle pourrait vouloir trouver du plaisir ailleurs. Je n'ai plus vraiment envie, tu vois ? "

L’INSEE a mené une étude montrant que 6 hommes sur 10 sont plus vieux que leurs conjointes, mais seulement 8% des couples ont plus de 10 ans de différence d’âge. Ces dernières années, on constate que l’écart d’âge moyen s’accroît. Comment ces couples qui sont presque séparés par une génération peuvent-ils vivre ensemble ? Est-il réalisable d’avoir une relation équilibrée lorsque les deux partenaires n’ont pas le même âge et n’en sont pas à la même étape de leur vie ?

Mona a 42 ans, elle a déjà été mariée, et elle a deux enfants adolescents. Elle a commencé une relation avec Jacques, 67 ans, divorcé lui aussi, et père de deux adultes. Mona et Jacques n’ont pas cherché à rester seuls, ils se sont rencontrés parce que Jacques connaissait le père de Mona et avait décidé de revenir dans sa ville natale. Après plusieurs apéritifs partagés, ils ont choisi de donner une chance à leur histoire. La différence d’âge a toujours été une conversation entre eux. Dès le début de leur relation, ils ont planifié le court terme et étudié des solutions pour que Mona ne soit pas financièrement prise en défaut à la mort de Jacques. Ils savent qu’ils ne sont pas éternels, et Mona considère leur relation comme un cadeau.

« Mona c’est mon « projet de fin de vie » »

Leur histoire s’est déroulée de façon assez unique : « Depuis le début, je me suis senti comme un second grand-père pour les enfants de Mona. Et quand elle a perdu son père à cause du covid, j’ai assumé ce rôle pour elle. Au fil du temps, je suis devenu un père pour elle. Nous avons toujours de la tendresse, nous dormons ensemble, mais je ne peux pas dire que le désir soit vraiment présent. D’ailleurs, je comprendrais qu’elle cherche ailleurs à assouvir ses besoins. De mon côté, je n’ai plus beaucoup de désir autre que de caresser sa peau et de sentir sa chaleur. J’ai aimé lui donner du plaisir, mais notre relation actuelle est telle que je l’aurais souhaitée. »

Jacques considère cette histoire comme la dernière de sa vie : « Pour moi, il n’y aura pas de suite. Je ne vivrai probablement pas assez pour envisager la séparation. Je ne serai pas centenaire, et je suis déjà un homme affaibli. C’est pourquoi je suis si reconnaissant du temps qu’elle me donne. C’est mon « projet de fin de vie ». Je veux la rendre heureuse. Je veux laisser quelqu’un derrière moi qui me regrettera et dont j’aurais amélioré la vie, en dehors de mes enfants qui sont partis depuis longtemps. Mona et ses enfants, c’est ma famille à présent. Et rien ne me rend plus heureux que de les réunir sous mon toit. C’est là mon vrai héritage. Au fond, c’est tout ce qui compte. »

Selon nos entourages Mona n’est qu’une profiteuse…

Jacques est conscient des ragots qui tournent : « Les gens ne peuvent s’empêcher de bavarder. On a dit que Mona me profitait, que j’avais perdu la tête, que je dépensais l’argent de l’héritage de mes enfants pour une personne sans scrupules. C’est très affreux. C’est pourquoi je me donne la peine de dire que c’est elle qui me soutient, qui embellit ma vie et pas le contraire. Elle a le dessus. J’admire sa bravoure, sa puissance et j’espère qu’elle aura une belle vie. Elle m’a dit qu’elle m’accompagnerait jusqu’à la fin de la mienne. Je sais que je ne vais pas finir seul, comme un vieux sénile. Je ne cherchais pas à m’unir à une femme plus jeune pour qu’elle s’occupe de moi, mais je suis satisfait que cette différence d’âge nous apporte ce dont nous avons besoin à cette étape de nos vies. »

Une grande famille heureuse

Toute la famille est tellement unie et heureuse qu’il en est presque trop beau pour être vrai. Même son ex-femme adore Mona. Ses enfants ne sont pas jaloux car ils sont bien dans leur vie et savent qu’ils sont aimés. Ils nous poussent à nous marier et à organiser une grande fête. Et on va le faire l’été prochain. Tout le monde réuni à la maison pour célébrer cet extraordinaire coup de foudre et cet amour partagé – le plus beau des cadeaux. Sans Mona, rien de tout ça n’aurait été possible. En l’épousant, je sais que je la protège et ses enfants aussi. Et je le fais avec la bénédiction de nos proches. Les voisins jaseront, mais on s’en fiche, car on est heureux.

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