Patrick Hoareau, chef de la Fédération réunionnaise des coopératives agricoles, était en procès avec deux éleveurs de Salazie. Ce jeudi, il y a une audience à Saint-Pierre pour discuter de la conduite imprudente d’une station de traitement de lisier et de la contamination des sols et des ravines à Grand Ilet.
La justice a demandé des peines de prison avec sursis et des amendes lourdes à l’encontre de deux éleveurs de Salazie et de Patrick Hoareau. Le responsable de la Fédération réunionnaise des sociétés coopératives agricoles étudie un document sur la gestion de la station de traitement d’effluents liquides de Grand Ilet, intitulée « Camp Pierrot ».
Ce jeudi, le tribunal judiciaire de Saint-Pierre examine un cas de pollution de l’environnement et le procureur de Saint-Pierre qualifie cette situation de « catastrophe écologique ». En effet, trois personnes ont été accusées de rejeter par négligence du lisier non traité dans trois bras de la rivière des Fleurs Jaunes pendant une longue période.
Des opérateurs inexpérimentés
Les tribunaux les ont également condamnés pour avoir répandu ces déchets d’élevage sur des territoires non prévus à cet effet, et pour avoir commercialisé le lisier sous forme de compost sans aucune autorisation.
Les résultats de l’enquête ont montré que Myrielle Nourry et son frère Patrice ne possédaient pas les compétences requises pour diriger l’usine de traitement des effluents exploitée par la coopérative.
« Prisonniers d’une farce »
Selon Me Jordan Malet, l’avocat des agriculteurs, ces derniers se sont retrouvés pris dans cette comédie à cause de leur manque de compétences techniques pour gérer la station et le fait qu’ils n’ont pas eu de soutien. Se retrouvant devant le tribunal sans avoir la moindre idée de ce qu’ils étaient en train de faire !
La vice-procureure de Saint-Pierre a exigé à l’égard des éleveurs une peine de 8 mois de prison avec sursis, ainsi que 10 000 euros d’amende, et elle leur a interdit d’exercer le même type d’exploitation pendant cinq ans.
Ce dossier ne tient pas la route.
Selon le procureur, Mme et M. Nourry sont incapables, mais pas M. Patrick Hoareau, le dirigeant de la SAS Camp Pierrot qui a donné l’ordre de gérer le lisier. La vice-procureure a soutenu que, comme administrateur, il était bien conscient du fonctionnement d’une telle structure, alors que les deux agriculteurs n’avaient aucune expérience de gestion de coopérative.
Celui qui est actuellement à la tête de la FRCA – la Fédération réunionnaise des coopératives agricoles de La Réunion – nie les accusations avec l’aide de son avocat, Me Sébastien Navarro.
Des charges plus sévères poursuivies contre Patrick Hoareau
Le conseil du prévenu affirme que le dossier se base uniquement sur des conjectures et des suppositions de la part de l’accusation, et n’offre aucune preuve tangible. Le parquet voulait tirer avantage de la situation, mais pour cela il devait être précis dans ses arguments et sa démarche. Malheureusement, ce n’était pas le cas lors de cette audience.
Pour conclure, le Ministère Public a demandé une peine de 12 mois avec sursis et une amende de 30 000 euros pour le prévenu. La sentence sera rendue le 6 avril prochain.
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