Lucas A, âgé de 18 ans, se baladait au Port sur un scooter dont il avait caché la plaque d’immatriculation. Quand les policiers l’ont repéré, il a essayé de se tirer en fonçant sur l’un d’eux, le blessant grièvement. Il risquait 10 ans de taule pour des faits de violence envers les forces de l’ordre. Ces derniers étant sévèrement punis depuis la nouvelle législation de janvier.
Le 20 décembre, Lucas A. était à bord de son scooter, mais sa plaque d’immatriculation était couverte. Il avait de la résine de cannabis et un poing américain dans ses poches. Le jeune homme n’avait pas encore atteint ses 19 ans. La brigade anti-criminalité du Port avait repéré Lucas qui roulait à toute vitesse et s’était approchée pour un contrôle. Sauf que, voyant les flics arriver, Lucas a accéléré encore plus.
Les fonctionnaires avaient érigé un barrage pour stopper Lucas, mais ce dernier n’avait pas hésité à foncer. Un des flics s’est fait heurter par le scooter et s’est retrouvé blessé à l’épaule, à la main et au dos. L’issue? Une blessure. Les flics avaient monté un barrage pour coincer Lucas, mais il n’a pas hésité à laisser ses pieds sur les cale-pieds et à foncer. Du coup, un des gars de la police s’est retrouvé avec des bobos à l’épaule, à la main et au dos, à cause du scooter.
Le jeune homme est à la barre et il a l’air complètement perdu. Il a les yeux dans le vide et ne répond pas vraiment aux questions. Les quelques mots qu’il murmure sont tellement faibles que le président lui demande s’il est sous l’emprise de substances. Maître Devaguy Mardaye, son avocate, a déclaré que ce n’était pas de la culpabilité qu’il ressentait, mais plutôt de l’anxiété à se retrouver face à un tribunal pour la première fois.
Le prévenu marmonne finalement : « Y’avait pas de barrage, c’est lui qui a sauté sur moi ». Il y a quelques mois, le policier a eu une grosse chute et a dû se faire opérer, car sa blessure n’avait pas encore guéri. Ça fait déjà 5 mois qu’il s’est fait renverser et il ne peut toujours pas conduire. Et ça, c’est sans compter la paralysie d’un de ses doigts qui est devenue irréversible à cause de l’accident !
Lucas A. s’efforce de se défendre. Il leur a dit qu’il s’était fait taper, tabasser, et gifler pendant ses 36h de détention. La représentante de la société lui fait remarquer doucement que le cachot ne peut pas le retenir pendant 36 heures alors que la durée légale d’une garde à vue est de 48 heures.
Lucas A. a signé son témoignage, et aucun médecin ne trouvé de blessures sur le jeune homme. Mais il avait très peu de connaissances. Il fallait le forcer à parler. Le ministère public était pas content et a demandé deux années de prison avec sursis probatoire. On est un peu tombés de haut face aux résultats de l’audience d’aujourd’hui.
La procureure affirme qu’en cas de violences avec une arme (ici le scooter) sur un représentant de l’autorité publique ayant une incapacité temporaire totale supérieure à huit jours, les sanctions sont plus sévères. Depuis que la loi de janvier 2023 a été instaurée, sanctionnant sévèrement les violences commises contre les forces de l’ordre, il peut s’attendre à purger 10 ans de prison.
Finalement, le Saint-Paulois a été condamné à 18 mois de prison avec sursis probatoire et doit effectuer un stage de citoyenneté. Et pour les 5 prochaines années, il est interdit de porter des armes.
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