Qu'est-ce qui se passe maintenant avec la réforme des retraites ? Des réunions à l'Elysée, des recours possibles ?

Même si le texte a été validé et les deux motions de censure contre le gouvernement ont été rejetées lundi, l’opposition et les syndicats n’ont pas l’intention de se rendre. D’autre part, Emmanuel Macron continue les consultations et donnera une interview télévisée mercredi à 13 heures. Le vote, plus serré qu’espéré, a permis le maintien d’Élisabeth Borne et l’adoption de la réforme des retraites. Mais les gens dans la rue ne sont pas satisfaits et restent mobilisés.

La gauche met en avant l’utilisation de tous les moyens institutionnels possibles pour s’opposer à la procédure employée.

Arthur Delaporte, porte-parole du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, déclare que leur objectif premier est de faire tomber la procédure employée, en particulier le fameux 47.1 qui réduit le temps des débats. Élisabeth Borne, Première ministre, a annoncé qu’elle allait aussi saisir le Conseil constitutionnel, de façon à ce que tous les points soulevés pendant les débats puissent être examinés.

Arthur Delaporte ajoute que le Référendum d’initiative partagée, qui a été soumis au Conseil constitutionnel et qui aura un mois pour se prononcer, est la deuxième option. Cela permettrait aux citoyens français de se prononcer sur la constitutionnalisation de l’âge légal de 62 ans et d’empêcher la mise en œuvre de la réforme.

Du côté du Rassemblement national, on n’envisage pas de trépas. Selon Marine Le Pen, Élisabeth Borne « doit partir » ou alors le « président doit la démissionner », plusieurs voix de gauche appelant également à sa démission. Julien Odoul, porte-parole du parti, a déclaré qu’il fallait soit dissoudre le gouvernement, soit qu’il propose lui-même un référendum. « Il faut prendre l’une de ces deux options. Ces deux leviers sont indispensables pour calmer la situation et sortir de la crise. On peut organiser un référendum pour que les citoyens Français s’expriment et trouvent un compromis, ou alors on peut dissoudre le gouvernement et laisser les Français décider de cette crise politique. »

Les groupes d’opposition sont unanimes : une grande mobilisation est nécessaire jeudi prochain. Et même au sein de la majorité présidentielle, des voix discordantes s’élèvent. Comme Patrick Vignal, qui a appelé mardi 21 mars sur franceinfo à mettre la réforme en stand-by. Il pointe du doigt le gouvernement, considérant qu’il ne peut pas toujours gouverner avec le 49.3.

23 mars : une journée de mobilisation contre la réforme

Le syndicat CGT n’a pas mâché ses mots : « Rien n’arrêtera la détermination des travailleurs ». De son côté, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a lancé un appel à la mobilisation pour la journée de grèves et de manifestations prévue le 23 mars. Cependant, il s’est montré inquiet face à l’éventualité de colère et de violences pouvant survenir suite à l’adoption d’une loi « sans majorité à l’Assemblée nationale ».

Des manifestations ont débuté spontanément lundi soir et ont conduit à plus de 230 interpellations à Paris. Des scènes identiques se sont répétées dans des villes comme Lyon, Nantes, Rennes où 2000 personnes ont défilé, selon la préfecture. « Ça va péter », ont chanté les manifestants à Lille.

La France insoumise demande la libération immédiate des militants qui ont été « abusivement » arrêtés lundi à Paris lors des manifestations. La semaine dernière, 292 personnes ont été arrêtées et 283 d’entre elles ont été relâchées sans aucune poursuite. Ces arrestations « arbitraires » sont une tentative pour effrayer et intimider, et le parti exige que cela cesse immédiatement.

Des piquets de grève, des routes bloquées, des transports en péril… Et pour la toute première fois depuis le début de la crise des retraites, des stations-services à sec. Une journée qui restera marquée dans les mémoires.

Emmanuel Macron est à la recherche active d’une solution.

Le chef de l’État a annoncé qu’il donnera une interview mardi 22 mars à 13 heures, diffusée par France 2. En attendant, il est prévu qu’il reçoive Élisabeth Borne dans la matinée, déjeune avec les présidents de l’Assemblée et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, et passe la soirée avec des parlementaires du camp présidentiel, globalement déçus par l’utilisation du 49.3. Son entourage souligne que le chef de l’État cherche à écouter la majorité.

Les gens s’empressent de proposer des solutions pour que le quinquennat d’Emmanuel Macron prenne un nouveau départ. Certains imaginent un gouvernement plus restreint et des thématiques fortes. D’autres espèrent que les oppositions soient mieux associées et endossent leurs responsabilités. Mais avant tout, le président doit trouver le moyen d’apaiser la situation sociale.

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