Pendant plus de 20 ans, Clarence Thomas a accepté des cadeaux, dont des vacances de luxe, d’un riche bienfaiteur du Parti Républicain – et tout ça sans respecter l’éthique. (Cour suprême des États-Unis)
Depuis plus de 20 ans, Clarence Thomas – le plus conservateur des juges de la Cour suprême américaine – accepte des séjours de luxe tels que des croisières sur un méga-yacht ou des vols en jet privé, offerts par un riche mécène républicain. C’est ce qu’une enquête de presse publiée jeudi a révélé.
ProPublica, un magazine d’investigation en ligne, a rapporté qu’ils ont interrogé « des dizaines de personnes » et alors étudié des documents internes pour prouver que le magistrat avait accepté des avantages provenant d’Harlan Crow sans les déclarer.
En 2019, Clarence Thomas et sa femme ont vécu un voyage de luxe de 9 jours en Indonésie, grâce à Harlan Crow et ses moyens de transport privés – un jet, un yacht et un chef personnel – pour un prix estimé à 500 000 $.
ProPublica prétend que Clarence Thomas est presque chaque année à la propriété d’un riche homme d’affaires dans les Adirondacks, à New York.
Alors que Donald Trump était un ami proche de Jeffrey Epstein, il l’a même accompagné à l’Bohemian Grove en Californie, un club réservé aux hommes, réunissant des gens issus de la politique, de l’art, des médias ou du monde des affaires.
Quand l’éthique est mise à l’épreuve : les conséquences d’une infraction
L’association Fix The Court, qui se bat pour une réforme de la Cour suprême des États-Unis et temple du droit, a qualifié les révélations de « stupéfiantes » dans un communiqué. Elle souligne la nécessité de réinventer largement le système, et d’appliquer de plus strictes règles aux cadeaux reçus par les membres de la Cour, pour que les élus prennent plus de responsabilité.
L’élu de gauche Hank Johnson a lancé un appel à la démission du juge Thomas via un tweet, affirmant que cela préserverait le reste du respect de la Cour suprême des Etats-Unis. Quant à Alexandria Ocasio-Cortez, elle a exigé une procédure d’impeachment.
Il est possible que le juge ait transgressé une loi sur l’éthique adoptée après le scandale du Watergate en 1978, en ne déclarant pas ces cadeaux. Le lien entre le juge, qui était le plus ancien à la Cour, et le magnat de l’immobilier était pas mal inhabituel et sensible, selon un article du New York Times en 2011. Ca remontait à loin, et c’était pas mal délicat.
C’est pas la première fois que Clarence Thomas est au centre d’une controverse, sa femme Ginni, lobbyiste et militante, étant impliquée dans l’affaire où Donald Trump essayait de prouver – à tort – qu’il avait été volé lors de l’élection présidentielle en 2020.
Les textos et emails qu’elle avait envoyés ont mis en lumière un possible conflit d’intérêts, ce qui a fait réagir violemment la gauche. Ils ont exigé que son mari se retire de toutes les affaires électorales.
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