Ce petit pays d’Afrique de l’Ouest est connu pour être une petite oasis de démocratie sur le continent, mais ces derniers temps, la tension politique s’est intensifiée avec des manifestations à l’appui de l’opposant Ousmane Sonko.
Le quartier Acapès à Dakar a été le théâtre d’une liesse populaire mardi 14 mars. Des dizaines de milliers de personnes ont défilé pour soutenir Ousmane Sonko, le principal opposant au président Macky Sall. Âgé de 48 ans, Ousmane Sonko est à la tête de la coalition Yewwi Askan Wi, Libérons le peuple. Il est accusé de viols et convoqué jeudi 16 mars pour diffamation et injures par le ministre du Tourisme. Ses partisans voient là un complot politique visant à l’écarter.
Mardi, des dirigeants de l’opposition sont montés sur la scène pour soutenir Ousmane Sonko. Il est arrivé en dernier et a lancé son cri de ralliement « Gatsa Gatsa, œil pour œil, dent pour dent », avant d’appeler les forces de police et de gendarmerie à se ranger du côté du peuple »si elles ont ‘quelque chose entre les jambes' ». Mercredi soir, des manifestations en soutien à Ousmane Sonko sont prévues dans d’autres villes du pays. Et aussi bien sûr jeudi devant le tribunal de Dakar. Ce matin, les forces de l’ordre ont bloqué son domicile.
La tension monte
Ces derniers mois, des manifestations ont été interdites en Sénégal, où le président Macky Sall est accusé d’une dérive autoritaire. Des opposants et des journalistes ont été emprisonnés. A titre d’exemple le patron du site d’informations Dakar Matin Pape Alé Niang ou Pape Ndiaye de la télévision Walfadjiri. La colère de l’opposition est focalisée sur l’intention prêtée à Macky Sall de briguer un troisième mandat consécutif. Alors que la Constitution sénégalaise limite strictement cette possibilité. Bien que le président n’ait pas encore révélé ses intentions, l’opposition est persuadée qu’il va tenter de contourner la Constitution, car lors du meeting de mardi on pouvait entendre le slogan « Macky Sall dictateur ».
La tension est palpable dans un pays qui, jusqu’à présent, était resté à l’écart de l’instabilité qui sévit en Afrique de l’Ouest, avec des remous au Mali, au Burkina Faso et en Guinée. Le Sénégal a été donc chanceux, car il a une tradition de dialogue et de règlement des conflits. Et des grandes confréries religieuses comme les Mourides et les Tidjanes qui jouent un rôle important pour calmer les esprits. Mais en plus, ses présidents ont su passer le flambeau à temps après des échecs électoraux, notamment Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. Donc, le comportement de Macky Sall à l’approche des élections de l’an prochain aura un impact considérable sur l’avenir du pays.
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