Tariq Ramadan est finalement acquitté

Mercredi, Tariq Ramadan a été blanchi par le Tribunal correctionnel de Genève. On l’accusait de viol et de harcèlement sexuel à l’encontre d’une femme dans une chambre d’hôtel genevois datant d’octobre 2008.

Après 11 heures ce matin, le verdict dans le procès Ramadan est tombé : acquittement ! Les accusations de viol et de contrainte sexuelle n’ont pas été retenues.

Le Tribunal a déclaré qu’il ne jugeait pas la moralité de Tariq Ramadan mais qu’il évaluait seulement les allégations de la victime. Il a étudié les indices physiques et a remarqué qu’il n’y avait pas de sperme ni de sang sur la mèche de cheveux, ni de preuves de lésions ni de violence gynécologique. Il n’y avait pas de témoins directs, seulement des témoins indirects. Le tribunal a souligné l’intégrité de la version de la plaignante, même si certaines informations sur ce qui s’est réellement passé étaient incertaines. La décision de l’acquittement de Tariq Ramadan a été accueillie avec soulagement. Écoutez son avocate, Maître Yaël Hayat.

Une plainte pénale a été déposée 10 ans plus tard, pas de manière spontanée, mais après un long processus. Ceci pourrait conduire à une « modification de la parole et de la perception », selon le Tribunal. De plus, la médiatisation de l’affaire pourrait altérer les souvenirs. Les témoignages indirects devraient être pris avec une « réserve particulière ». Car, comme le souligne le Tribunal, « les témoins ne se souviennent pas bien, ou alors que par bribes ». Il est également possible qu’ils aient été influencés par la médiatisation de l’affaire.

Il y a un certain flou

Les déclarations de la plaignante n’étaient pas très claires sur des détails comme si la porte était verrouillée ou pas. La prêteuse de la planche et du fer à repasser n’a pas été corroborée par le réceptionniste. Le tribunal a estimé que les messages entre Brigitte et Tariq Ramadan ne pouvaient pas la contraindre.

Ramadan « en retrait »

Le tribunal a déclaré que la plaignante avait une « attitude séductrice » dans ses échanges avec Tariq Ramadan, qui n’était pas insistant et restait distant. Après les 2 heures passées ensemble, elle a dit « rêver de l’embrasser ». Le tribunal a trouvé la version de Brigitte sur la détresse après la violence subie moins crédible que celle de Tariq Ramadan, qui parlait de vengeance. La psychiatre qu’elle a consultée quelques jours après a évoqué le « stress post-traumatique », mais ceci pourrait aussi être lié au décès d’un proche. Les avocats de la plaignante ont souligné l’inégalité de traitement entre les parties, ce que Maitre François Zimeray a trouvé choquant.

Le Tribunal a décidé que Tariq Ramadan n’avait pas essayé de séduire la plaignante, même si des caresses ont été échangées. Les preuves françaises ne sont pas considérées, et les témoignages anonymes et ceux de Dieudonné sont ignorés. Par ailleurs, le Tribunal pense qu’il n’y a pas de complot, mais les activités de la plaignante sur les médias sociaux démontrent qu’elle cherchait à provoquer la chute de l’islamologue à cause de son infidélité.

Le tribunal ne voyant aucune culpabilité, le doute profite à l’accusé. Donc Tariq Ramadan a été acquitté des accusations de viol et de contraintes sexuelles. Brigitte, sans demander de compensation, est partie après l’annonce de la décision. D’après ses avocats, elle compte faire appel, mais elle n’a pas encore confirmé cette information. Si elle le fait, ce sera devant la Chambre pénale d’appel et de révision.

Lire aussi :

Victoire pour le député guadeloupéen qui bannit le mot « Métropole » des textes de loi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Share.