Ce lundi 23 mars, Jennifer, une maman originaire de Toulouse, s’est à nouveau exprimée dans plusieurs médias, avant le procès devant la cour criminelle de Pontoise, du jeune homme accusé d’avoir contraint sa fille Assia, âgée de 14 ans, à devenir escort girl dans un milieu peu reluisant. Il y a plus de deux ans, Jennifer est parvenue à sauver sa fille, et aujourd’hui, le suspect risque 15 ans de prison pour « proxénétisme aggravé, violences volontaires et séquestration ». (Une mère courageuse)
Dans la peau d’un client: Mes audaces et mes erreurs
Lors d’une interview à RMC, Assia a déclaré qu’elle espérait que ce procès pousserait le gouvernement à s’attaquer vraiment à ce fléau. Elle a relaté que, à l’époque, elle a dû aller chercher sa fille elle-même, en se faisant passer pour un client. A 14 ans, Assia avait fugué avec Brice, dont elle était alors amoureuse. En septembre 2021, Jennifer Pailhé avait déclaré que Brice amenait Assia sur le terrain en lui disant qu’ils devaient subvenir à leurs besoins et payer l’hôtel. Ainsi, Assia ne se sentait pas vraiment en train de se prostituer, mais plutôt de « michetonner » en vendant son corps.
Les maladies les plus fréquentes et leurs traitements
Jennifer a fait des recherches sur les sites d’escort girl, regardé des films porno et s’est rendue à plusieurs reprises dans les hôtels de la banlieue parisienne où Assia se prostituait pour la retrouver. Malheureusement, elle l’a trouvée dans un état très mauvais: « Elle était couverte de bleus, d’ecchymoses et d’hématomes. Et elle avait changé, elle était bien plus grosse. Alors elle avait des cernes, sentait mauvais et n’avait pas d’hygiène. Elle est aussi tombée malade: tuberculose latente, gingivite nécrosée aiguë et gale ». C’est ce qu’elle a raconté à TF1.
Une toute nouvelle vie avec un petit garçon
Aujourd’hui, Assia doit assister au procès de son ex-proxénète à la cour criminelle de Pontoise. Jennifer explique: « Elle a décidé de venir, même si ce n’était pas sûr, et elle est là. Elle a toujours du mal à se reconstruire, elle n’y est pas encore parvenue. Elle a un fils de deux ans et elle était de retour chez moi, mais à 18 ans elle a encore une fois choisi de s’engager dans une relation toxique. Sa reconstruction est si fragile qu’il lui est difficile d’envisager une vie normale ».
Entre 7 000 et 10 000 adolescents concernés : une association se mobilise
Jennifer, une mère héroïque, a fondé une association intitulée Nos Ados Oubliés pour aider les autres parents qui se retrouvent avec la même problématique. Selon elle, le nombre d’enfants impliqués dans la prostitution en France est compris entre 7 000 et 10 000. Malgré cela, il reste encore beaucoup à faire pour améliorer la prise en charge de ce phénomène qui prend de l’ampleur.
On se fait accueillir par des inspecteurs qui nous font des remarques pas très sympas, genre « Ah, vous prenez une carte d’abonnement ? ». On ne devrait plus entendre ce genre de choses dans les commissariats. Des parents qui viennent signaler la prostitution de leur enfant, âgé de 14 ou 12 ans, c’est grave quoi !
« On a dormi dehors »
Lundi après-midi, devant la cour d’assises de Pontoise, une jeune fille, sous le contrôle d’un proxénète lié à Brice Patissier (celui d’Assia), a livré un témoignage poignant décrit par un journaliste de Marianne.
En effet, Sonia, qui a travaillé comme prostituée avec Assia quand elle avait 16 ans, nous a raconté qu’elles se prostituaient au même endroit et dormaient à la belle étoile. Elles travaillaient dans le 93, le 95, le 77… et les proxénètes payaient l’appartement pour leurs rendez-vous. Alors elles se retrouvaient toutes ensemble entre filles.
Au procès, un policier témoin a admis que la mère d’Assia était loin d’être seule. « Se faire voler sa voiture, c’est pas cool… Mais voir son gamin de 15 ans se prostituer, ça dépasse l’entendement. J’ai déjà vu ça 3 fois, y compris chez un cadre sup d’EDF ».
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