Mayotte : la crise des migrants à l'épreuve du dialogue

Le président comorien a laissé entendre samedi qu’il préférerait le « dialogue » avec la France sur l’opération anti-migrants qui est la source de controverse et qui devrait être lancée dans les jours à venir

Azali Assoumani, chef d’État et imam autoproclamé a affirmé lors de sa prière à la mosquée de Mitsudje (15 km de la capitale Moroni) que «la voie choisie pour les événements de Mayotte est celle du dialogue». C’était à l’occasion de la fin du ramadan dans le pays de l’océan Indien.

Il a dit, avec une mine grave et vêtu d’un long manteau noir et d’un kofia. Qu’ils privilégiaient la recherche de nouvelles perspectives pour résoudre ce difficile contentieux.

Expulsion vers les Comores

La France se prépare à évacuer des migrants illégaux des bidonvilles de Mayotte et à renvoyer les sans-papiers, la plupart d’entre eux étant des Comoriens, à l’île la plus proche des Comores à seulement 70 km de là.

Pas de date précise donnée par le gouvernement français pour le début de l’opération dénommée « Wuambushu », selon le ministre français de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin. Cependant, environ 1800 policiers et gendarmes sont déjà présents à Mayotte.

Vendredi, Houmed Msaidie, le porte-parole du gouvernement de Moroni, a fait savoir que les Comores n’accueilleront pas les personnes expulsées par la France de Mayotte. C’est une opération qui était projetée par le gouvernement français. Le ministre de l’Intérieur des Comores l’a clairement annoncé, samedi : « Mon gouvernement ne tolérera aucune expulsion. » Il a été très clair à ce sujet.

Accord de coopération

Fakridine Mahamoud a affirmé que les discussions avec la France se poursuivent et a confirmé qu’il s’était entretenu encore la veille avec Gérald Darmanin. « J’ai bien discuté avec mon homologue français. Pour l’instant, on ne peut pas dire qu’on est d’accord », a-t-il déclaré.

Azali Assoumani, à la tête de l’Union africaine depuis février. Et qui se représentera à l’élection présidentielle de l’année prochaine aux Comores, ne peut « pas oser heurter » la France. Il a déclaré l’ancien président de l’Assemblée nationale comorienne, Mohamed Said Abdallah Mchangama.

En 2019, un accord a été signé entre les Comores et la France pour qu’ils coopèrent ensemble sur les questions d’immigration. Et en échange, la France a promis une aide de 150 millions d’euros pour le développement des Comores.

Tous les ans, des centaines de personnes, principalement des Africains, et en particulier des Comoriens, tentent de rejoindre Mayotte illégalement à bord de petits bateaux de pêche à moteur, connus sous le nom de kwassa kwassa. Malheureusement, de nombreux d’entre eux meurent dans des naufrages.

En fait, Mayotte est un petit coin de paradis. Situé entre Madagascar et la côte est-africaine et faisant partie de l’archipel des Comores. Mais voilà, en 1974, un référendum a été organisé et les 3 autres îles ont choisi l’indépendance. Ce qui a mené à la séparation de Mayotte. En 2011, Mayotte est devenue un département français. Mais l’Union des Comores refuse encore de reconnaître le contrôle français sur cette île.

La moitié des 350 000 habitants de Mayotte, selon l’Insee, ne sont pas français. Et, bien que le tiers des étrangers de l’île y soient nés, ils ne possèdent pas la nationalité française.

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