Jeudi dernier, le Monde a révélé que le président Andry Rajoelina, élu à la magistrature suprême en 2018, avait obtenu la nationalité française par naturalisation en 2014. Une nouvelle qui a fait l’effet d’une bombe dans le microcosme politique malgache, à quelques mois de l’élection présidentielle à venir. Le Malagasy Miara-Miainga (MMM) de Hajo Andrianainarivelo s’est empressé de prendre connaissance de l’information.
Le Mouvement Militant Malagasy (MMM) a lancé un appel à Andry Rajoelina, président de Madagascar, à la suite de la divulgation de documents officiels attestant de sa nationalité française. Dans un communiqué, le MMM a déclaré : « Face à cette situation qui remet en cause la souveraineté des Malgaches, nous invitons Monsieur Andry Rajoelina à nous dire sa part de vérité à ce sujet. »
Le MMM souligne qu’il est vital de ne pas permettre à une personne de nationalité étrangère de diriger le pays, étant donné que Madagascar fut colonisé et a retrouvé son indépendance en 1960. Une clause claire à cet effet ajoutée à l’Article 46 de la Constitution, stipulant que seul un citoyen malgache peut devenir Président de la République.
Siteny Randrianasoloniako, candidat à la présidentielle, a esquivé le sujet, disant seulement qu’il n’avait pas souhaité accepter une autre nationalité, même s’il en avait eu la possibilité grâce à son mariage.
Romy Voos Andrianarisoa, la directrice de cabinet du président accompagnant Andry Rajoelina au Sommet de l’OIT à Genève, s’est vue contrainte de confirmer sa double nationalité lors de son interview avec le journal Le Monde. Elle a qualifié cette divulgation de manœuvre politique et les partisans du pouvoir n’ont pas encore réagi.
Silence de ses proches
Les proches du gouvernement, habitués à soutenir le président et à appuyer ses décisions sur les médias sociaux, n’ont pas encore réagi à ce sujet. Lors d’un évènement culturel à Andohatapenaka, la ministre Lalatiana Rakotondrazafy a qualifié le débat de faux, sans plus de détails.
Le chef de l’État contraint d’admettre une double nationalité, dont il essayait de dissimuler l’existence depuis des années, suite à la publication du décret de naturalisation signé Manuel Valls en 2014, selon le Monde. La Gazette de la Grande-Île a également abordé le sujet dans son numéro du 3 mars 2023.
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