Saint-Denis : Quand une relation client-avocat tourne mal

Le mois dernier, une sexagénaire a été condamnée plus sévèrement en appel que la première fois pour harcèlement de son avocat. Et ce jeudi, les juges ayant à décider d’une demande de remise en liberté n’ont pu constater aucun changement dans les propos de celle qui se trouve toujours enfermée à la prison de Domenjod.

Les lunettes de Soraya Q. ont sûrement dissimulé ses larmes de déception quand, ce jeudi matin, la cour a refusé sa demande de remise en liberté. Comme lors de son premier procès, Soraya Q. a tenu bon à sa version des faits selon laquelle elle était victime d’acharnement.

De 2017 à 2019, la personne impliquée dans une affaire immobilière faisait tellement de raffut que son avocat dionysien a dû cesser de facturer une partie des frais. Une nuit, Me Guillaume Mayer a trouvé la cliente planquée dans le parking où il garait sa voiture. « Personne ne l’avait repérée dans le bâtiment. Elle était là pour lui », a-t-il affirmé. Soraya Q. jugée coupable des faits et condamnée à 3 mois de prison avec sursis.

Elle harcèle malgré les avertissements

Malgré les avertissements, le harcèlement s’est poursuivi près du cabinet d’avocats où la dame rôdait dans sa voiture ou stationnait dans la rue à la recherche de sa proie. Et si cela ne suffisait pas, elle a envoyé 60 messages téléphoniques à sa victime, chaque message contenant une citation différente. Après dépot de a plainte, la personne mise en cause placée sous contrôle judiciaire en attendant son procès.

La sexagénaire Soraya Q. n’a pas tenu ses engagements et s’est retrouvée derrière les barreaux après avoir montré des comportements obsessionnels. Elle s’est donc retrouvée devant les juges pour la première fois et condamnée à 6 mois de prison et un mandat de dépôt. Rejetant toute culpabilité et prétendant être victime d’un complot, elle a décidé de faire appel.

En avril dernier, le tribunal a suivi à la lettre les demandes du procureur et a alors décidé de condamner Soraya Q. à 16 mois de prison dont 8 avec sursis probatoire, plus 3 mois de révocation de sursis, soit 2 de plus que ce qui était prévu de base. Alors que Soraya a fait appel, elle devra attendre le résultat final de son procès depuis l’intérieur de la prison, malgré les faux regrets qu’elle a présentés ce jeudi.